6. Votre conjoint est-il passif-agressif ?
Il résiste généralement aux exigences des autres, que ce soit au travail ou avec ses amis, et aussi aux vôtres. Il critique les figures d’autorité, discute les ordres, ne tolère pas d’être commandé. Mais cette résistance est passive et s’effectue de manière détournée, en faisant traîner les choses, en sabotant, en oubliant, en se plaignant d’être incompris. Il ergote sur des détails, insiste sur les problèmes à venir, s’enferme dans une attitude négativiste.
Si vous le contrariez, sans rien vous expliquer, il se met à bouder et s’enferme dans le silence. Il peut vous « priver » de relations sexuelles en prétextant n’importe quoi. Ses croyances sont « qu’il mérite mieux que ce qu’il a », « que les autres veulent toujours le dominer ». Il a comme règle de ne jamais se laisser faire, et de résister de manière indirecte car « il risque trop à dire ce qu’il pense ». Une de ses devises est: « Si on ne me demande pas quelque chose gentiment, je m’arrange pour ne pas le faire », une autre: « Plus on me presse, plus je vais lentement ».
Cette attitude passive-agressive vient parfois du fait d’avoir eu un père trop autoritaire auquel il ne pouvait s’opposer par peur de ses réactions violentes. Par la suite, dans la vie adulte, toute figure d’autorité lui rappelle son père, et il va s’y opposer sournoisement, exprimer son agressivité de manière passive, afin de ne prendre aucun risque.
Si votre époux est passif-agressif, il est très susceptible, et sensible à tout ce qui ressemble à un manque d’égards. Donc soyez toujours très aimable et compréhensif avec lui.
Plutôt que de dire abruptement à votre épouse: « Comment, tu n’as pas encore repassé ma chemise bleue pour demain comme je te l’ai demandé ? » dites-lui: « Ma chérie, je sais que tu as eu une journée très chargée, et je comprends bien ta fatigue; mais j’aimerais avoir ma chemise bleue repassée pour demain. Crois-tu que tu pourras trouver le temps ? Sinon je le ferai moi-même. »
Demandez-lui son avis chaque fois que c’est possible, car il a horreur de devoir accepter une décision avec laquelle il n’est pas d’accord. Si, sans lui demander son avis, vous lui dites: « Tiens, ce dimanche midi j’ai prévu qu’on aille pique-niquer dans la forêt », il viendra avec vous, mais ne manquera pas de vous faire remarquer que le paysage est « sans intérêt », le chemin « boueux » et les sandwiches « immangeables. » Le passif-agressif collabore d’autant mieux qu’on lui donne l’impression d’avoir participé aux décisions.
Incitez-le à vider les petits abcès de la vie quotidienne, à exprimer ouvertement son agressivité et ses opinions, au lieu de faire de l’opposition passive. Il acceptera sans doute, sauf dans le cas où son attitude a valeur de représailles, de punition, de vengeance; s’expliquer le priverait alors de ce moyen détourné de vous faire « payer quelque chose ».
En tous cas, ne faites pas comme si vous n’aviez pas remarqué qu’il fait la tête. Considérez chaque bouderie, chaque mouvement d’humeur maussade comme un message codé qu’il vous envoie, et dites-lui: « Tu as l’air de m’en vouloir, qu’est-ce qui se passe ? » En l’incitant rapidement à s’exprimer de manière claire, vous lui éviterez de prendre la mauvaise habitude d’un comportement constamment passif-agressif.
Ne le critiquez pas comme un parent critique son enfant, ne lui faites pas la morale, ne faites pas appel aux valeurs de bien et de mal, cela lui rappellerait l’autorité de son père et il le prendrait très mal. Contentez-vous de décrire ce qui dans son comportement vous contrarie.
Enfin, ne vous laissez pas entraîner dans une escalade de représailles, de vengeance, de riposte. Votre vie conjugale deviendrait vite un enfer. Revenez au secret numéro un: incitez-le à exprimer clairement ce qu’il a sur le cœur.