3. Votre conjoint est-il dépendant des autres ?

Dépendre un peu d’autrui est normal. Ecclésiaste 4.9-10 dit que « deux valent mieux qu’un… car s’ils tombent, l’un relève son compagnon; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe sans avoir un second pour le relever ! » Chacun de nous doit trouver l’équilibre entre la dépendance et l’autonomie.

Mais le dépendant, lui, a un besoin maladif d’être sans cesse soutenu et rassuré par les autres, et surtout par vous: il laisse les autres prendre les décisions pour lui ou n’en prend pas sans avoir leur accord, suit le mouvement plutôt que de proposer une activité, n’aime pas être seul ou faire les choses seul.

Sa grande peur est de perdre le lien avec autrui. Donc, par crainte de déplaire, il dit toujours oui, ressent de l’angoisse si on le désapprouve et si on le critique, accepte les corvées pour plaire à son entourage, est très perturbé par toute séparation. Il épouse en général un partenaire dominateur et possessif. Les femmes battues restent malgré tout avec leur mari violent ou alcoolique parce qu’elles sont incapables de vivre seules.

Une personne tributaire de vous a des exigences importantes; elle peut faire pression, de manière très culpabilisante, sur vous et vous dire par exemple: « Si tu me laisses seul tout ce week-end, je vais aller très mal et ce sera de ta faute. »

Si votre conjoint ne sait pas gérer sa vie tout seul, renforcez ses initiatives plutôt que ses réussites et aidez-le à banaliser ses échecs. Quand il vous demande conseil (c’est-à-dire plusieurs fois par jour !), avant de lui répondre, demandez-lui d’abord ce qu’il en pense, lui. Partagez vos faiblesses et vos doutes, demandez-lui conseil pour vos propres décisions, il comprendra ainsi que l’on peut à la fois être autonome et avoir besoin des conseils des autres.

Incitez-le à multiplier ses activités, ses relations, il dépendra moins de vous seul. Aidez-le à comprendre que si vous faites une activité ou une sortie sans lui, ce n’est pas un rejet de sa personne, et qu’un couple est formé de deux êtres autonomes, pas de siamois inséparables.

Ne prenez surtout pas les décisions à sa place, même s’il vous le demande instamment, cela le rendrait de plus en plus tributaire de vous et augmenterait son sentiment d’incapacité. Lorsque enfin il ose prendre une initiative, ne le critiquez pas si celle-ci est un échec, mais encouragez-le pour avoir osé agir par lui-même. Ne l’abandonnez pas d’un seul coup complètement à son sort sous prétexte de lui apprendre à se débrouiller seul, il risque de céder à l’angoisse puis à la panique.

S’il doit devenir un peu plus indépendant, sachez que cela ne se fera que très progressivement, aussi armez-vous d’une patience infinie…