L’ASPIRATION OBSESSIONNELLE AU MARIAGE

© Jacques et Claire Poujol, Conseillers Conjugaux et Familiaux. Pages extraites de leur livre « Vivre à deux – bien communiquer, gérer les conflits », Empreinte Temps Présent, 2012. Disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail.

 

Il arrive souvent qu’une jeune fille confonde l’amour avec l’aspiration au mariage. Se marier devient pour elle une véritable idée fixe. Elle voudrait échapper aux contraintes d’une célibataire, être considérée comme une adulte et non plus comme une enfant, s’assurer un avenir sentimentalement sûr et exempt de solitude, avoir des enfants et être ainsi une femme « complète ». D’ailleurs ses parents lui communiquent parfois subtilement leur propre inquiétude de voir qu’elle n’est pas encore « casée » : « Ta grand-mère aimerait tant voir ton mariage avant de mourir… »

Parfois elle a peur d’être laissée pour compte, montrée du doigt comme vieille fille. Se marier montrerait sa capacité de séduction. Elle est souvent plus obsédée par la portée sentimentale et symbolique de la journée des noces que par la vie à deux.

Pour trouver un mari, elle est prête à tout. Ou bien elle se leurre en surestimant l’attirance qu’elle éprouve pour un garçon, et en fermant les yeux sur certains de ses défauts, même s’ils sont criants et si tout le monde la met en garde. Elle s’habille et agit de façon à attirer l’attention des jeunes gens, affiche une confiance en elle qu’elle n’a pas, pour en décider un à s’intéresser à elle. Si un jeune homme tourne enfin autour d’elle, elle n’attend qu’une chose, et vite : qu’il la demande en mariage. S’il ne le fait pas, elle le rejette.

Seule, elle se sent incomplète, incapable de vivre sans la sécurité du mariage, dépendante pour son bonheur de la présence d’un autre. Pour elle, avoir une alliance au doigt est presque une question de vie ou de mort. Elle devrait se demander si elle est prête, le cas échéant, à accepter la vie de célibataire et à y prendre plaisir. Sinon, elle n’est pas prête pour la vie à deux. Son couple sera forcément fragile si elle ne se sent pas complète en elle-même, si elle ne peut rien apporter à son mari, mais seulement lui prendre.

Une jeune femme qui a été ainsi longtemps obnubilée par le mariage et qui vit à présent des difficultés dans son foyer, aurait avantage à affirmer sa personnalité, chercher la sécurité en elle-même et non en l’autre, mieux se connaître, identifier ses faiblesses et ses points forts. Une fois plus sûre d’elle, elle sera capable d’aimer aussi son mari pour lui-même.