7. Votre conjoint est-il anxieux ?
Il se fait du souci trop fréquemment ou de manière trop intense pour les risques quotidiens, que ce soit pour lui-même, pour vous ou pour ses proches. Il est trop tendu physiquement, et guette tout ce qui risque de mal se passer: il anticipe anxieusement les dangers potentiels. Il souffre en quelque sorte d’un réglage trop sensible de son système d’alarme.
Il est convaincu que le monde est dangereux, qu’il a raison d’être vigilant, d’anticiper les problèmes et de prévoir le pire. D’ailleurs même s’il n’a pas de souci, il s’en fabrique: et si un jour ma femme ne m’aimait plus ? Et si tous mes enfants étaient stériles et que je meure sans descendance ? Et si un avion s’écrasait sur ma maison ?
Cette anxiété généralisée peut lui causer des palpitations, des sueurs, une boule dans la gorge, des contractures musculaires, des troubles du sommeil ou de l’irritabilité. Il a peut-être des attaques de panique.
D’ou provient cette anxiété ? Les causes diffèrent pour chacun, mais l’hérédité et l’environnement jouent un rôle: ses parents, ses grands-parents, étaient peut-être déjà des anxieux. Des événements de vie (deuils ou séparations parentales dans l’enfance, chômage ou traumatisme, dans un passé proche) ont sans doute aussi eu une influence.
Si votre partenaire est un angoissé chronique, montrez-lui que vous êtes aussi fiable et solide que l’Everest. S’il pense que l’univers risque à tout moment de tomber en panne, qu’il soit certain que la panne ne viendra en tous cas pas de vous. Prouvez-le lui dans les petits détails: par exemple, s’il vous le demande et si cela suffit à le rassurer, conduisez-le à la gare quarante minutes avant le départ de son train.
Apprenez-lui à relativiser: si vous êtes pris dans un embouteillage alors que vous le menez à la gare, et qu’il commence à transpirer d’inquiétude, demandez-lui quelles seraient les conséquences réelles s’il ratait son train, si ce serait vraiment grave, et s’il n’y aurait pas une solution de rechange (prendre le train suivant et prévenir de son retard).
Si ses appréhensions vous énervent parfois et que vous vous laissez aller à ironiser à ce sujet, ne le faites qu’avec gentillesse puis excusez-vous: c’est sa nature, et croyez bien qu’il préférerait ne pas être angoissé.
Par contre, il a des moyens d’agir en vue de diminuer son anxiété: incitez-le à consulter un spécialiste.
Ne le laissez pas vous rendre esclave de ses peurs. Si par exemple les circuits touristiques l’effraient, ne renoncez pas, pour le restant de vos jours, à votre rêve de visiter l’Egypte ou la Grèce. Pendant ce temps-là, votre douce moitié ira tranquillement chez des amis ou dans sa famille, ou… fera un stage de relaxation !
Evitez de jouer avec ses nerfs, ne lui faites pas de surprises, bonnes ou mauvaises, pas de canular, vous le feriez paniquer à coup sûr. Ne lui dites pas que votre entreprise organise un stage obligatoire de saut à l’élastique…
Ne partagez pas avec lui vos inquiétudes personnelles, il a déjà du mal à gérer ses propres soucis, réels et imaginaires. Evitez d’évoquer devant lui tous les malheurs dont vous avez connaissance: le fils de votre voisin qui a eu un accident de moto, votre patron qui a fait un infarctus, le commerçant du coin qui a tenté de se suicider, vos amis d’enfance qui parlent de divorcer, sans parler d’un cyclone à l’autre bout du monde et d’une bombe qui a fait vingt morts à l’étranger.
A ce sujet, tentez de le dissuader de regarder ou d’écouter les nouvelles à la télévision ou à la radio. L’énumération des catastrophes et des faits divers le renforce dans la conviction qu’il a bien raison de vivre dans l’angoisse, puisque le pire arrive réellement.