6. Détection et traitement

Comment un tel développement de la maladie peut-il être détecté dans les systèmes relationnels ?

Tout d’abord, il faut repérer où le virus de l’anxiété a commencé et comment il s’est développé. Les personnes qui ne sont pas très différenciées vont propager la maladie. Elles vont se focaliser sur les autres et non sur elles-mêmes. Elles vont juger les autres (établir un « diagnostic »). Elles vont empiéter sur elles, en proférant des accusations infondées. Elles ne vont pas évoluer vers des accords de paix et un équilibre. C’est dans la nature des virus de se reproduire. En réalité, ils cherchent à gagner. Ils veulent obtenir un soutien pour leur position.

Comment traiter cette dynamique dysfonctionnelle ?

Comme le cancer, il peut être nécessaire d’avoir recours à la chirurgie, d’extraire la partie cancéreuse. Il peut être nécessaire de faire une chimiothérapie, de contrôler l’infection en établissant des règles. Ou encore, on peut fortifier les cellules de telle manière que le virus ne puisse plus prendre appui sur elles, donc augmenter la capacité immunitaire. Dans les systèmes relationnels, il s’agit de développer la capacité à se définir soi-même. Pour paraphraser Marin Luther : « Voilà ce que je crois. Je ne peux pas autrement. Il n’est ni bon ni juste d’aller contre la raison et la conscience ou contre sa propre intégrité ».

Friedman met en garde contre deux traitements typiques : une transfusion de sang et changer le commandant du Titanic (alors que le bateau coule…). Tous deux sont fréquemment utilisés comme « soins » dans les systèmes relationnels anxieux. Les virus sont imperméables à du sang neuf. Ils ne sont pas maîtrisés par des tergiversations, étant donné qu’il y a une voie d’eau dans la coque ou dans la membrane de la cellule.

Un troisième traitement est totalement inefficace : une « négligence tranquille », qui correspond à espérer que le virus disparaîtra de lui-même ou en le mettant sous le tapis, hors de la vue et de la conscience. Ce traitement ne va que renforcer le processus destructeur. C’est une fuite des responsabilités. Les personnes doivent changer leur manière de fonctionner quand il y a une voie d’eau dans le bateau.

La clé du traitement, selon Friedman, se trouve chez les leaders. Ils sont dans la position de représenter la différenciation de la communauté, les cellules immunitaires pour l’ensemble, les cellules matures du corps. Les leaders sont responsables de se définir eux-mêmes et de stimuler l’identité des membres, afin qu’ils sachent mieux se définir, et savoir qui ils sont.

Bibliographie :

« Healthy congregations – a systems approach » par Peter L. Steinke (The Alban Institute, 1996)