4. Les murmures dans la Bible comme exemple d’anxiété

L’apôtre Paul a fait de nombreuses allusions à la contagion qui existait dans la première église, en parlant des gens qui murmurent, qui se plaignent de leur sort, qui parlent avec une très grande insolence (Jude 16), de ceux qui se mordent et se dévorent les uns les autres (Gal. 5 : 15), ou de groupes qui se disputent. Il mentionne Alexandre le forgeron qui lui a fait beaucoup de mal (1 Cor. 4 : 14). Clairement, la jeune église a dû affronter les disputes et les oppositions animées par des esprits hostiles.

Dans l’Ancien Testament, le même thème se retrouve, par exemple lorsque les Israélites murmurent contre le Seigneur (Ex. 16 : 7). Dieu lui-même s’exprime : « Jusqu’à quand cette communauté mauvaise murmurera-t-elle contre moi ? » (No. 14 : 27) Moïse lui-même est pris au piège : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Egypte, si tu nous fais mourir de soif ? » (No. 17 : 3) Dans les moments difficiles, le peuple va même exprimer son amertume : « Nous avons pris en horreur ce pain misérable » (No. 21 : 5).

Dans le Nouveau Testament, deux auteurs utilisent le verbe grec « goggizo » (se plaindre, murmurer) en de nombreuses occasions. « Les pharisiens et les scribes maugréaient : il accueille les pécheurs et mange avec eux » (Luc 15 : 2). « Mais Jésus, sachant que ses disciples maugréaient… » (Jean 6 : 61) Tous ainsi, dans l’AT et le NT, préfigurent ceux qui murmurent – jusque dans l’Eglise actuelle. Cela semble endémique parmi les hommes, et peut malheureusement se transformer en épidémie !