1. Le cercle vicieux

L’anxiété n’est pas nécessairement dangereuse pour les systèmes relationnels. Elle a le pouvoir de transformer les relations de manière utile. Cependant, quand une forte anxiété explose en comportements réactifs qui se renforcent les uns les autres, un cercle vicieux se forme.

Voici comment cela fonctionne : une personne devient anxieuse. Ne se sentant pas en sécurité, elle réagit. En face de la réaction anxieuse de cette personne, une deuxième personne devient anxieuse et réactive. Si la réactivité anxieuse continue à être alimentée dans les deux directions, elle se renforce et se maintient. Les personnes deviennent rigides (inflexibles). C’est comme si chacune disait à l’autre : « Faites comme vous voulez, moi j’agis selon la volonté de Dieu ». Dès que les personnes deviennent rigides, elles se focalisent l’une sur l’autre et ne voient plus rien d’autre. Cette focalisation produit elle-même de l’anxiété. Le cercle vicieux est en place :

Anxiété >>> Réactivité >>> Rigidité >>> Focalisation >>> Anxiété augmentée

Tant qu’il y a une « charge » mutuelle, la circularité continue. La souffrance de chacun est enfermée dans le système, et les deux personnes sont bloquées l’une avec l’autre. A moins que quelqu’un les libère de cette boucle de rétroaction ou intervienne de l’extérieur sur le mode d’alimentation (charge) du système, la réaction en chaîne se perpétue d’elle-même.

Par moments, le système relationnel devient conscient des forces qui génèrent l’anxiété, mais il refuse d’utiliser son énergie et ses ressources pour affronter le circuit. En mettant la réactivité anxieuse sous le tapis, le système continue à tourner. Cette négligence bénigne ne fait que renforcer le processus destructeur. De plus, ignorer est tout aussi réactif qu’attaquer. Les cercles vicieux ne peuvent être interrompus que par la mise en lumière. Ils sont au contraire fortifiés par le secret et le déni. Les relations dans la communauté ne font pas exception à ce fonctionnement de l’anxiété.