6. Comment passe-t-on de la coopération à l’isolement ?
Lorsque, dans un foyer, chacun cherche à entendre les besoins de l’autre, que le « contrat de relation » est respecté, les partenaires vivent sur le mode de la coopération.
Mais si celle-ci faiblit, si l’un des deux estime que ses besoins ne sont pas assez pris en compte, il va montrer agressivement sa frustration et vouloir se signaler, en négligeant les besoins de l’autre : c’est la riposte.
Progressivement, l’un des deux, le vainqueur, le dominant, oblige l’autre à combler prioritairement ses besoins à lui. Du désir vers l’autre, on est passé au désir sur l’autre. C’est la phase de la domination. Le conjoint dominé se voit forcé de veiller au bien-être de celui qui le domine alors que le sien propre est négligé. C’est donc un fonctionnement sadomasochiste, qui dure parfois des années. Parmi les couples qui vieillissent ensemble, les trois quarts fonctionnent dans ce système !
Le partenaire dominé peut, s’il en a la force, dire « non » à celui qui le domine. Le plus souvent, il conclut qu’il n’y a plus d’espoir d’évolution positive, se referme sur lui-même ; c’est la phase de l’isolement.
Si rien n’intervient, le conflit en reste sur cette note-là. La relation n’étant plus gratifiante, porteuse de vie, la plupart des couples à ce moment-là connaissent la tentation de la séparation.
Notons pourtant que, même parvenus à cette étape, il n’est pas trop tard pour réagir et décider de revenir à la coopération. Il est cependant plus facile de réagir dès la phase de la riposte.
Disons en conclusion que les différences entre l’homme et la femme peuvent être autre chose qu’une source de conflits : elles sont susceptibles d’enrichir le couple !
On pourrait dire du couple ce que Léonard de Vinci disait de la voûte : « C’est une force bâtie sur deux faiblesses opposées. »
Si les conjoints reconnaissent qu’ils ne sont pas identiques, cela élimine nombre de frustrations, évite les malentendus et développe la communication. Ils ne s’épuisent plus à tenter de faire changer l’autre, mais ils s’enrichissent de leurs différences, ce qui les détend et favorise l’amour au sein de leur union.