L’intelligence de l’homme et de la femme

© Jacques et Claire Poujol, Conseillers Conjugaux et Familiaux. Pages extraites de leur livre «Vivre à deux – bien communiquer, gérer les conflits», Empreinte Temps Présent, 2012. Disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail.

 

L’intelligence masculine est plus orientée vers la matière inanimée, de là vient sa plus grande aisance spatiale, abstraite et analytique. Il s’intéresse non à la réalité concrète, mais aux lois qui en révèlent le mécanisme interne. Il adore démonter puis remonter un appareil ménager ou le moteur d’une voiture. S’il est médecin ou chirurgien, il s’intéressera davantage au fonctionnement du corps de son malade qu’au malade lui-même. Il a tendance à réduire l’intelligence à une de ses formes : la raison. Il aime les argumentations logiques plus que l’intuition. D’ailleurs, s’il se laisse convaincre, c’est par des arguments et des conclusions logiques.

L’intelligence féminine, souvent qualifiée d’intuitive (cette fameuse intuition qui déconcerte totalement les hommes, mais dont ils sont au fond un peu jaloux !) est liée à sa capacité plus grande de saisir et de comprendre la vie, le vivant.

La femme a une intelligence pénétrée de sensibilité et d’une capacité remarquable de faire un avec l’entourage, de comprendre globalement les relations, les êtres et les situations, ce qui lui donne évidemment une grande influence. Il ne s’agit pas tant d’intuition que de perception inconsciente de détails infimes qu’elle seule enregistre ; le processus étant inconscient, cela expliquerait qu’elle ne sache pas exactement ce qui lui permet de tirer ses conclusions.

La femme se sert souvent de son vécu pour parvenir à une conclusion. Il n’est pas courant de la voir s’appuyer sur une analyse laborieuse, décomposant chaque détail. Sa perception est totalement différente de la logique masculine qui consiste effectivement à comprendre la réalité en la décomposant. Elle se comprend et comprend les autres par l’intérieur. Là ou un homme dira : « Voilà ce que je pense », la femme dira : « Voilà ce que je sens ».

Son intelligence est concrète : pour comprendre le discours de quelqu’un, elle suit moins le raisonnement qu’elle n’observe la personne qui parle. Un homme dit souvent que sa femme est illogique. Mais c’est qu’elle concentre son intelligence sur la réalité vivante constamment mobile et mouvante. S’il critique constamment l’intelligence intuitive de sa compagne, celle-ci finira par perdre confiance en elle.

Si un homme a besoin de se laisser convaincre, la femme, elle, doit se persuader elle-même.

L’harmonie conjugale est liée à l’heureuse cohabitation de la raison masculine et de l’intuition féminine. Mais les blocages surviennent lorsque la femme, plus portée à saisir le réel dans sa totalité concrète, refuse d’admettre l’argumentation logique de l’homme.