L’ACTIVITE CHEZ L’HOMME ET CHEZ LA FEMME

© Jacques et Claire Poujol, Conseillers Conjugaux et Familiaux. Pages extraites de leur livre «Vivre à deux – bien communiquer, gérer les conflits», Empreinte Temps Présent, 2012. Disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail.

 

L’activité masculine se libère en doses massives, que ce soit physiquement ou intellectuellement. Les caractéristiques d’un homme en activité sont l’isolement, la concentration, la lenteur, l’unicité du but, le durcissement et la domination.

Dès qu’un homme se met en activité, il se replie sur lui-même et exige la tranquillité, car ce qui le déconcentre lui fait perdre ses possibilités. Cris, rires et bruits divers l’agacent et il ne manque pas de le dire. Il s’isole intérieurement au point que si on lui parle, il ne répond que par un grognement indistinct ou des monosyllabes.

Un certain temps lui est nécessaire avant de se concentrer, et il ne peut poursuivre qu’un but à la fois. Si on vient lui demander d’accomplir simultanément trois actions, il se trouble et se sent désemparé, ne sachant plus où donner de la tête. « Chaque chose en son temps », telle est sa devise. Au maximum de sa concentration, il se durcit et s’emporte contre ce qui se place en travers de son chemin, au risque de tomber dans un excès de domination.

Lorsqu’il est malade ou à la retraite, l’homme se retrouve brutalement désœuvré. La transition d’une activité intense à un état de relâchement total peut être si brusque que certains ne s’adaptent pas. La mortalité masculine élevée peu après le départ en retraite en est une conséquence.

L’activité féminine est surtout mue par le sentimental et le physiologique. Riche en sentiments, elle éprouve le besoin d’aimer, d’aider, de conseiller, de stimuler, comme aussi de craindre et de haïr. Si la vie lui permet de déployer ses profondes capacités d’amour, elle ressent un accroissement vital qui l’épanouit. Elle aime travailler en intimité avec les êtres humains.

Son activité est aussi très colorée par le physiologique, on le voit particulièrement lors de la maternité. Cela ne veut pas dire que la femme ne peut pas exceller dans les activités intellectuelles, physiques ou artistiques !

Une femme en activité se caractérise par un besoin permanent d’agir, une ouverture à son environnement, la rapidité de sa mise en action et une grande capacité d’adaptation. Elle reste difficilement en repos, même si elle est malade. Pendant son activité, elle reste ouverte au milieu qui l’entoure, regarde, écoute, sourit, répond. Elle s’adapte avec souplesse et rapidité à des occupations les plus diverses et peut même, contrairement à l’homme, les accomplir simultanément : nous avons tous admiré une hôtesse de caisse en train de répondre au téléphone, sourire au client à qui elle rend la monnaie, et indiquer le prix d’un produit à sa collègue, tout en faisant avancer le tapis roulant avec son pied.

En bref, l’homme est plus attiré par le faire, et la femme par l’être. Cela ne signifie pas que la femme soit moins active ; c’est souvent le contraire, car elle fait des journées doubles lorsqu’elle travaille. C’est l’esprit d’offensive qui est différent.

Un homme a plus tendance à vouloir atteindre les sommets, il est plus agressif, il possède le don de conquérir. Qu’il grimpe l’échelle du succès, qu’il escalade une montagne ou séduise une femme, il agit par esprit de conquête.

Certaines femmes se sentent mal à l’aise dans notre société qui est une société activiste. En un sens, c’est un monde d’hommes, et les hommes agissent avant tout. Parce que la femme trouve son épanouissement en étant elle-même, cette nécessité de devoir déployer une activité peut engendrer un malaise, car son faire jaillit de son être.