4. Troisième leçon

C’est un lieu de rencontre, car c’est là que Dieu parle. La Parole sera le seul lien entre Dieu et sa créature : l’homme. Même quand Jésus est venu, lui aussi était le Logos, La Parole incarnée.

Le désert c’est le lieu privilégié de la révélation : où Dieu se révèle d’une manière nouvelle pour l’homme, où notre image de Lui change, où notre vocation se construit.

On va donc au désert pour écouter la Parole.

Chacun devait aller de sa tente jusqu’à la Tente d’Assignation pour entendre le message de Dieu.

Si Dieu parle, il y a un effort à faire. On va consulter Dieu dans une démarche volontaire.

On peut être au désert, et dire : « Dieu ne me parle pas !… » Mais quel effort je fais pour l’entendre ?

Trop de choses nous embarrassent pour écouter la Parole de Dieu, pour consulter Dieu…

Pour pouvoir entendre, il nous faut abandonner tout l’accessoire, tout le futile, qui encombre nos vies.

Quand on ne veut pas attendre la réponse de Dieu, on est tenté de construire son veau d’or.

C’est l’image de Dieu qui naît dans l’imagination (même chrétienne, évangélique) de ceux qui sont impatients.

C’est l’image d’un dieu d’esclave : en Egypte, le peuple voyait toujours le bœuf Apis, et son désir c’est de reproduire ce qu’il connaît : une religion adaptée à sa connaissance, à ses désirs, à son confort.

SI je ne prends pas le temps d’écouter la voix de Dieu, de renouveler ma vision de Dieu, je suis en grand danger de me construire mon veau d’or. C’est cela pour nous l’idolâtrie.

Le peuple est tombé dans le piège de la tyrannie de l’urgent. Pendant que Moïse recevait la Loi sur la montagne, voilà qu’Aaron est pris aussi dans ce piège. Lui, le sacrificateur, celui qui aurait dû dire au peuple d’attendre la révélation qui était en train de se donner.

D’autres veulent recréer en plein désert, leur Egypte, ou leur Canaan.

Tout notre vieil homme s’oppose au désert, et à ce temps d’écoute du message de Dieu. Il va jusqu’à dévier notre foi en Dieu, jusqu’à nous faire faire un veau d’or.

On pourrait donner plusieurs noms à ce veau d’or : Par exemple, c’est parce que je ne veux pas aller au désert, que je m’invente des théologies qui me plaisent, des théologies d’abondance (Apoc.3.17).

L’exigence du désert c’est d’écouter, et de se laisser transformer par la Parole.

Etienne le résume parfaitement en Actes 7.39 : Nos pères ne voulurent pas lui obéir (ou prêter l’oreille, ou ils n’écoutèrent pas Dieu).

La traversée du désert, ce n’est pas comme on l’entend parfois : « Ah! tu es dans l’épreuve, il faut tenir bon, courbe la tête, courbe le dos, serre les dents, et attend que cela passe. Rendez-vous à la sortie, on prie pour toi. » Plier le dos, et attendre le retour du Seigneur dans une attitude passive. Agir ainsi, penser ainsi, c’est être comme des aveugles, ne comprendre rien à rien, y rester 40 ans, alors qu’on peut y rester 1 an.

C’est donc un temps d’écoute, pour être libéré par cette Parole, pour être transformé par elle et pour pourvoir accomplir la volonté de Dieu.

C’est donc aussi un temps d’épreuve de la foi. Parce que s’il y a écoute, il y a toujours épreuve de la foi. La terre de la révélation de Dieu est aussi la terre de l’épreuve de la foi, car c’est au travers de cette épreuve que l’on passe de l’élection à l’alliance.

Il y a toujours en nous un Moïse et un Aaron : un Moïse qui est sur la montagne et qui écoute et qui reçoit la révélation, et un Aaron qui est en bas et qui construit son veau d’or. Qui voulons-nous suivre ?

Mais cela peut prendre du temps jusqu’à ce que l’on comprenne, que l’on entende vraiment. Et cela va nous apprendre aussi la patience. Jac 1. 3 : Sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience.

C’est la marque du croyant. Moïse qui était un homme violent, colérique et impatient a appris la patience. Mais pour cela il avait passé 80 ans au désert.

Le peuple qui est remis en question dans son avenir, vient au désert pourquoi ? Pour entendre seulement une voix, il ne va rien voir, il va seulement entendre une voix (c’est faible). C’est pourquoi certains veulent revenir en Egypte : non pas pour ne plus être le peuple de Dieu, ils veulent toujours être le peuple de Dieu, seulement sans quitter le monde. Aujourd’hui, l’Eglise, l’Assemblée, est prête à tous les compromis pour ne pas prendre le temps d’écouter la voix du Seigneur, et se laisser transformer par elle. La pédagogie de Dieu c’est d’appeler ce peuple au désert pour le changer, le transformer.

Elie aussi doit entendre une voix « douce, subtile ». Et Israël doit quitter quand même un certain confort qu’ils regrettent souvent (Ex.14.11-12, Ex.16.3, Ex.17.3, et Nbres 11.5), il doit quitter des lois de servitude pour entrer dans une vie de liberté librement consentie.