2. Première leçon

Le désert est toujours un chemin de rupture.

Israël n’est pas un peuple ordinaire, il a une vocation particulière, précise. Cette vocation il ne la reçoit pas dans l’appel de Moïse, mais il la reçoit dans le désert au Sinaï. C’est le peuple de la révélation vivante, le peuple qui a reçu le témoignage que Dieu a parlé. C’est pourquoi le peuple a tant de soins avec la Loi qu’il a reçu au Sinaï. C’est son rôle, sa vocation, de témoigner de la présence de Dieu aux hommes. Car il va témoigner que cette Loi va le toucher dans tous les domaines de sa vie :

  • au niveau social,
  • au niveau politique,
  • au niveau religieux,
  • au niveau personnel,
  • au niveau familial,
  • au niveau collectif,
  • au niveau professionnel…

Dans sa rencontre avec Dieu au Sinaï, le peuple va se laisser créer une nouvelle personnalité.

Ainsi, si nous sommes emmenés au désert c’est pour y découvrir le vrai but, la vocation spéciale qui nous concerne dans la révélation de Dieu.

Le peuple va se laisser former par Dieu qui a des plans différents pour lui.

Il y a rupture dans sa mentalité d’esclave (Egypte) car il ne connaissait que l’obéissance de l’esclave. Il lui fallait passer d’esclave à fils parce qu’il avait changé de Maître. Et comme il reste avec sa mentalité d’esclave qu’il a depuis des siècles (Ex.12.40 : 430 ans), il faut qu’il change cette mentalité. Il faut qu’il apprenne à obéir, non plus à cause de la peur du fouet qui lui tombait dessus quand il ne faisait pas assez de briques, mais parce qu’il a la foi, il a la confiance dans la Parole qui lui a été donnée.

Nous devons changer de mentalité quand nous changeons de maître. Cela ne va pas tout seul. Vous avez vu les films qui parlent de la libération des esclaves noirs en Amérique du Nord, et combien cela a été difficile pour eux de vivre en hommes libres plutôt qu’en esclaves libérés : ils ne savaient pas quoi faire de leur nouvelle liberté, elle les effrayait même.

Qu’est-ce que la vraie liberté ?

Pour beaucoup de chrétiens, la liberté c’est la frontière qui existe entre le bien et le mal : entre ce que Dieu voudrait qu’on fasse, et ce que notre moi voudrait qu’on fasse, ou ce que l’adversaire voudrait qu’on fasse. Certains pensent qu’il y a ainsi un « no man’s land » entre les deux, et que c’est cela la liberté du chrétien : la troisième voie en quelque sorte… (une voie sur le fil du rasoir).

La vraie liberté c’est la capacité de faire 100% la volonté de Dieu (qui est bonne, agréable, parfaite selon Rom 12).

C’est dans ce chemin seulement que nous pouvons apprendre ce qu’est la vraie liberté.

Donc c’est un chemin de ruptures : Rupture dans les schémas de pensée Rupture dans les valeurs Rupture dans l’échelle des priorités (Car nous sommes souvent sous la tyrannie de l’urgent). Rupture dans nos rapports avec les hommes, dans nos rapports faussés avec Dieu.

Dieu pratique toujours une rupture par création. Ce que Dieu crée est toujours mieux que ce qu’il y avait auparavant. Le jour et la nuit c’est mieux que les ténèbres qui étaient avant. La terre et le ciel, c’est mieux que le chaos (tohu-bohu) que ce magma informe et vide qui était avant. Tout ce que Dieu crée, même s’Il le fait par séparation, est toujours mieux que ce qui était avant. C’est la manière de Dieu de créer.

Dieu n’est pas en train d’amputer, Il n’est pas en train de frustrer son peuple au désert de tout ce qu’il avait connu en Egypte, mais dans cette séparation qu’Il opère en lui, Il crée quelque chose de beaucoup plus grand et de beaucoup plus beau.