2. Quelles sont les aspirations spécifiquement masculines ?
Un homme a souvent besoin d’être reconstruit. Il lui arrive fréquemment de douter de lui intérieurement, il a peur de ne pas y arriver. Il a du mal à l’admettre personnellement, et encore plus de mal à l’avouer à sa compagne. Il a besoin qu’elle lui fasse sentir qu’il est compétent, utile, qu’elle croit en lui. Il ressent le besoin d’être encouragé sans lui faire la morale, le critiquer ou lui chercher querelle. Il veut que son image soit renforcée, et non déchirée par quelqu’un qui lui montre qu’il a tort, même si c’est le cas.
Il aimerait que sa femme restaure son identité de manière subtile, avec sincérité et affection, sans toutefois que cela lui rappelle sa mère. Il n’a aucune envie de passer pour un petit garçon (surtout quand il se conduit comme tel !). Le besoin de conserver son identité masculine telle qu’il la ressent l’amène à se sentir menacé s’il est prouvé qu’après tout sa femme a raison. Le lui rappeler par la suite ne fera qu’aggraver la situation.
Il répond mal aux exigences et aux ultimatums. Le refrain « Regarde ce que tu as encore fait », avec ses variantes, lui rappelle trop sa mère et le ramène à nouveau au stade de l’enfant. Une critique directe formulée en public, ou toute autre forme d’humiliation, le poussera à se mettre en colère ou à s’emmurer dans le silence.
Beaucoup d’hommes se posent des questions quant à leur virilité. Consciemment ou non, ils se demandent s’ils sont vraiment à la hauteur des standards en la matière. Ce doute se manifeste de façons très diverses.
Si l’homme est timide et réservé, il se tiendra volontairement à l’écart pour éviter qu’on le remarque. Il arrive qu’il rêve d’accomplir un acte tellement extraordinaire que le monde entier l’acclamera, tout en sachant au fond de lui que cette éventualité est fort peu probable.
Un homme moins passif compensera ses sentiments d’infériorité en jurant, en parlant fort ou en se vantant. Il deviendra un bavard invétéré, exigeant de son auditoire une attention constante.
Chez certains, ce sentiment d’infériorité prend parfois la forme d’un impérieux besoin de réussir. Alfred Adler pensait que le sentiment d’infériorité est la motivation la plus forte qui existe, que le besoin de puissance est à la base de toute réussite importante.
L’homme veut en général que son rôle de responsable soit reconnu. Il souhaite qu’on lui fasse sentir que c’est lui le chef, même quand c’est faux, sans que pour autant on le manipule. L’exemple extrême, et négatif, est celui du chef de famille qui tyrannise femme et enfants au nom d’une soi-disant autorité.
L’homme attend de sa compagne qu’elle soit sensible, amoureuse, douce, prévenante. Ce besoin d’affection est chez lui une nécessité impérieuse, mais il ne supporte pas que cela tourne au sentimentalisme ou à la sensiblerie. Il a besoin d’être accueilli chez lui quand il rentre le soir après le travail.
Or, si sa femme travaille elle aussi, elle éprouve le même besoin ! Fatigués tous les deux, cela leur demande un grand effort d’être attentifs l’un à l’autre, effort qui se répète chaque soir, ce qui n’est pas sans engendrer des frictions.
Dans la plupart des cas, l’homme recherche chez son épouse une certaine féminité, mais une féminité naturelle, authentique. Il aime qu’elle s’accepte en tant que femme, qu’elle ne ressente pas le besoin d’agresser ou de dominer, tout en étant sûre d’elle-même. Ce n’est pas un sex symbol qu’il recherche, mais une personne agréable à vivre et qui crée autour d’elle une certaine qualité de vie.
Une femme intelligente, avec qui il peut avoir des conversations sur toutes sortes de sujets, ne lui déplaît pas, bien au contraire. Mais si elle utilise son intelligence pour tourner son époux en ridicule ou lui montrer ses erreurs, celui-ci risque de rechercher une compagne plus sécurisante et plus réconfortante.