LE PARDON ET LA COLÈRE SELON LA BIBLE

© Extrait du livre « 10 clés de la relation d’aide », Jacques Poujol (Pasteur et psychothérapeute) et Valérie Duval-Poujol (Théologienne), Empreinte Temps Présent, 2002. Livre disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail.

 

DEFINITION

Le pardon est sans doute le message central de la Bible, mais il est aussi celui qui a le plus souffert d’interprétations abusives. Il a souvent été présenté comme une potion magique, une solution miracle à toutes les blessures, l’acte qui cicatriserait, guérirait, supprimerait toute souffrance et qui nous introduirait dans un nirvana évangélique, un océan de bonté et d’amour infini. Seules alors la mauvaise volonté ou la dureté du cœur priveraient de ses bienfaits.

LES INTERPRETATIONS ABUSIVES

Pour les mêmes auteurs, il faudrait pardonner à tout le monde, sans conditions. Si nous ne pardonnons pas, commentent-ils, c’est que nous n’aimons pas. Pardonner serait un chemin de volonté et nous serions coupables de ne pas le pratiquer en toutes occasions et sans conditions.

Beaucoup de slogans ont remplacé sur cette question la lecture sérieuse de la Bible et la réflexion. On entend dire que « ne pas pardonner, c’est ne pas avoir d’amour », « ne pas pardonner inconditionnellement, c’est s’exposer à ne pas recevoir le pardon de Dieu » ou « si tu n’arrives pas à oublier, c’est que tu n’as pas pardonné » ou encore, « si tu as encore des problèmes, c’est que tu n’as pas pardonné vraiment ». On a ainsi réussi à faire de la victime un coupable… quelle perversion !

Or, en examinant avec sérieux les Ecritures et ce qu’elles disent sur le pardon, on découvre un autre enseignement qui rend ce genre de discours dangereux et criminel.

LES MANQUES DE SAVOIR-VIVRE

Nous n’évoquons pas ici les pardons face à des situations à priori sans trop de gravité, qui sont davantage du ressort du savoir-vivre :

  • les comportements quotidiens qui sont plus des maladresses, des impolitesses ou un manque d’éducation dans les relations humaines.
  • les accrocs mineurs qui découlent du fait que nul n’est parfait.
  • les relations difficiles avec ceux qui sont « faibles dans la foi » à propos desquels Paul demande de les supporter.