COMMENT L’HOMME ET LA FEMME CONCOIVENT LE COUPLE ET LA MAISON

© Jacques et Claire Poujol, Conseillers Conjugaux et Familiaux. Pages extraites de leur livre «Vivre à deux – bien communiquer, gérer les conflits», Empreinte Temps Présent, 2012. Disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail.

 

La vie à deux est pour la femme une situation vitale essentielle où elle espère se réaliser ; c’est à la fois le moyen et le but de son épanouissement, mais cela n’exclut pas un travail, un rôle social.

Bien que le but existentiel premier de l’homme soit de s’épanouir en réalisant une œuvre, il trouve aussi de la satisfaction dans la vie conjugale. Mais celle-ci est rarement pour lui un but ou un aboutissement.

La conception du foyer, de la maison, est en conséquence différente.

La maison est souvent pour l’homme un refuge où il se met à l’abri. Il y recherche la paix, voire le silence, toujours la détente. S’il sait qu’un affrontement ou des bavardages incessants l’y attendent, il y a de fortes chances pour qu’il retarde son retour. L’épouse risque d’interpréter son mutisme comme un rejet de sa personne, un manque d’intérêt pour elle, et sera tentée de l’assaillir de questions, de reproches, d’exigences.

La maison est pour elle un lieu de travail, même si celui-ci lui plaît (ce qui n’est pas forcément le cas). Si elle travaille à l’extérieur, sa maison est simplement un endroit où elle doit organiser et faire fonctionner la vie de sa famille au quotidien.

Le philosophe Alain faisait remarquer que le travail ménager de la femme est d’autant plus parfait qu’il n’est pas apparent  ; de ce fait, le mari ne le remarque pas alors même qu’il est le résultat d’une fatigue et d’un souci non mesurables. Les attentes de l’épouse en la matière sont d’autant plus frustrées qu’elle se détendrait volontiers en sortant, ce que son mari, fatigué, lui proposera rarement.

Nous résumerons ces réflexions sur les différences entre les psychologies féminine et masculine en citant le philosophe Jean Guitton (Essai sur l’amour humain, Aubier-Montaigne).

Selon lui, l’homme est davantage Acte. Son psychisme est orienté vers l’action, vers la conquête et l’aménagement, vers la domination de la société et de la matière. Cela suppose chez lui une faculté qui lui permette à chaque instant de décomposer et de recomposer l’objet.

Alors que l’homme est essentiellement Acte, la femme est essentiellement Nature. Son intelligence ne procède pas comme celle d’un homme. Au lieu de décomposer et de recomposer l’objet, elle se place d’emblée en un point central et vital, dans le rapport concret que l’objet entretient avec la vie.