1.  Première famille du mot silence

La première famille du mot silence concerne particulièrement, avant la venue de Jésus, le silence lié à la mort. Avant la venue de Jésus, la mort est présentée comme un lieu de silence. Le séjour des morts est un lieu de silence. Le Shéol, voyez le Psaume 6 par exemple, c’est le lieu du silence. Beaucoup d’images sont données ici : descendre au séjour des morts, c’est descendre dans un lieu de silence.  Descendre vers le rien, le néant. Un lieu de silence négatif.

Tout au long des siècles, et aujourd’hui encore, l’homme a inventé toutes sortes de subterfuges pour tenter de remplir ce silence insupportable. De la réincarnation en passant par le Nouvel Age, afin d’éviter la confrontation à ce silence qui nous angoisse. Silence existentiel peut-être ? L’homme en tout cas invente beaucoup de bruits pour remplir ses silences, beaucoup de rites. La même notion se trouve aussi dans le Psaume 22, dans cette parole qui annonce prophétiquement celle de Jésus sur la croix : Mon Dieu, mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné et t’éloignes-tu de moi sans me secourir, sans écouter ma plainte — pourquoi ton silence ? Mon Dieu, je crie et tu ne réponds pas…

Pour nous qui sommes chrétiens, depuis que Jésus est venu, qu’il est mort et ressuscité, ce lieu n’est plus un lieu de silence. Il est désormais habité par la Parole de Dieu, par Jésus lui-même. Mourir, ce n’est plus pour moi descendre dans un lieu de silence, c’est aller vers la Parole de Dieu. C’est rencontrer Jésus.

Et nous pouvons dire : nous savons où nous allons, nous allons vers la maison du Père, lieu habité par sa Parole. Si ce silence était  angoissant pour les hommes de l’Antiquité, pour le chrétien c’est un problème qui est résolu. Il n’y a plus de silence de Dieu dans l’au-delà. Jésus habite ce lieu et m’attend. J’espère que cela est clair pour chacun d’entre nous, ce silence est habité par le Seigneur.

Nous parlerons à présent des autres silences qui nous touchent en tant que chrétiens. Il s’agit bien toujours de silences, mais c’est une toute autre idée qui est exprimée. On entre dans le conflit intérieur.