1. Introduction
En 1889, M.Hallopeau, dermatologue français, décrivait et baptisait la trichotillomanie, conduite d’arrachage compulsive des cheveux ou de poils. Depuis lors, la trichotillomanie a subi des fortunes diverses. Son actuel retour sous les feux de la rampe, à une époque où l’on assimile l’arrachage des cheveux chez l’enfant à la dermatose de léchage des extrémités du labrador, pourrait bien être inféodée à une conception théorique univoque de sa genèse plus liée à l’intérêt commercial des vendeurs d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine en mal de nouveaux créneaux qu’à un intérêt épistémophilique ou philanthropique.
Amenés à prendre en charge plusieurs patientes trichotillomanes, nous avons tenté d’explorer et de mieux comprendre cette singulière conduite sur un plan clinique dans un premier temps, sur un plan psychopathologique dans un second.
« Un cheveu même a son ombre », dit le Coran; mais que se cache-t-il dans cette ombre ?