PARDONNER NE SIGNIFIE PAS OUBLIER
Une mémoire tournée vers l’avenir – Etude appliquée au cas de l’Afrique du Sud par Jacques Lecomte, Membre du M.I.R.
Contrairement à ce que certains pensent, pardonner ne signifie pas oublier.
Bien au contraire, la mémoire de l’offense peut constituer le fondement même d’une dynamique de vie positive. C’est ce que démontrent de multiples exemples, individuels ou collectifs, de pardon.
Le pardon est un mot « piégé » en raison de multiples connotations inexactes qu’il véhicule. Deux erreurs fréquentes, liées entre elles, consistent à penser que pardonner signifie oublier, et que l’on peut se retrouver, après le pardon, comme on l’était avant l’offense. Cela peut être effectivement le cas lorsque la faute pardonnée est mineure et n’a pas d’impact important sur la victime. Par contre, la situation est bien différente pour les souffrances graves. Dans un tel cas, l’oubli est impossible. Ou alors, s’il se produit, c’est sous l’effet d’un déni qui, s’il dure trop longtemps, peut se révéler plus pathogène que la confrontation à la réalité.