De l’adolescence au vieillissement

 

L’adolescence (12 à 18 ans)

Pour Erikson, plusieurs éléments sont importants à cette période : l’incapacité à se fixer sur une identité professionnelle, le développement sexuel, le fait d’appartenir à un groupe de copains et la formation de ses propres valeurs morales.

L’adolescent recherche son identité et la trouvera plus facilement s’il intègre ses expériences antérieures, ses potentialités et les choix qu’il doit effectuer. L’incapacité à faire naître ce sentiment d’identité peut aboutir à une confusion des rôles qu’il a ou aura à jouer sur les plans professionnel, social ou affectif.

La vertu à acquérir à l’adolescence est la fidélité.

 

 

Le jeune adulte (19 à 35 ans)

Celui‑ci recherche l’intimité d’un être aimé, avec qui il partagera la procréation, le travail et une réelle amitié. L’évitement de cette expérience amènera au contraire à l’isolement et au repli sur soi.

Ce que l’on devrait acquérir ici est l’amour.

 

 

L’âge adulte (35 à 65 ans)

Cette étape est celle de la générativité, c’est‑à‑dire selon Erikson, l’intérêt pour la génération suivante et pour son éducation, se manifestant par la productivité et la créativité dans plusieurs domaines. On peut donner la vie biologiquement, mais aussi en étant enseignant, éducateur, en priant pour les autres, etc.

D’autres adultes connaissent la stagnation, le sentiment d’avoir été incapables d’appeler qui que ce soit à la vie et de n’avoir rien apporté aux nouvelles générations.

C’est pourquoi il est courant qu’une personne commence un travail sur soi entre 40 et 50 ans. C’est l’âge où le SUJET en elle voudrait émerger, après avoir été « étouffé » pendant tant d’années. Les problèmes qu’elle n’a pas réglés avant font surface sous forme de symptômes divers qui sont, à notre avis, une bénédiction, puisque ces symptômes, et eux seuls souvent, vont l’inciter à « bouger » sur le plan psychologique.

Le psychiatre Peck estime que quatre conditions sont nécessaires pour que se développe une générativité authentique :

  • On doit estimer la sagesse plus que les prouesses physiques.
  • De sexualisés, les rapports sociaux doivent devenir socialisés.
  • Il faut rester souple sur le plan émotionnel pour favoriser d’autres investissements affectifs après le départ des enfants et la mort des parents âgés.
  • On doit aussi rester souple mentalement et développer des côtés de sa personnalité que l’on a négligés jusque là.

La vertu à rechercher pendant cette période est la sollicitude, l’attention aux autres.

 

 

Le vieillissement (après 65 ans)

C’est l’aboutissement des étapes précédentes. La personne atteint l’intégrité personnelle si elle accepte sa propre vie, si elle reconnaît qu’elle en est responsable et qu’elle ne peut plus rien changer à son passé, ni retrouver ce qui a été perdu. Si cette intégration du passé ne s’effectue pas, la personne termine son existence dans la peur de la mort et dans le désespoir.

La vertu de cette étape est bien sûr la sagesse.

Sartre formule cela ainsi : « L’homme naît multiple, il meurt un. »

Pour Peck, l’accès à l’intégrité dépend de trois conditions :

  • La redéfinition du Moi en dehors du rôle professionnel.
  • L’acceptation du déclin du corps.
  • Le détachement de soi, qui permet de dire oui à l’idée de la mort.