5. Le traitement de l’angoisse
Celle‑ci est maîtrisable, gérable, à partir du moment où l’on en a compris la nature, le mécanisme et la signification. Cette compréhension exige quelquefois un travail sur soi plus ou moins long.
Dans un premier temps, si l’angoisse est difficilement supportée parce qu’intense, il revient au médecin de prescrire des anxiolytiques. La personne profitera de l’accalmie procurée par ceux‑ci pour commencer une réflexion sur la signification de ses troubles.
Dans ce but il nous semble qu’une relation d’aide et, s’il le faut, une psychothérapie, lui permettront de ne plus être le témoin impuissant de son angoisse mais de la maîtriser de mieux en mieux en la verbalisant.
Cette thérapie constituera une bonne prévention d’autres accès anxieux et évitera l’apparition de complications comme l’alcoolisme ou une dépendance aux tranquillisants.
Il est à noter que l’on ne revient pas directement de l’angoisse (surtout si elle est aiguë) à la simple peur. On y revient en passant par l’état intermédiaire de l’anxiété diffuse qui, progressivement, au fil des séances, va régresser puis disparaître complètement.
Le conseiller se rappellera que l’angoisse est au fond du cœur humain depuis le péché d’Adam. L’homme est un être fondamentalement anxieux. L’angoisse monte pour signaler un dysfonctionnement, redescend lorsqu’il est résolu. Mais si une question est réglée, l’angoisse « tourne » dans le cœur et va resurgir autant de fois qu’il le faudra pour signaler l’existence d’autres problèmes non résolus.
Attention, n’identifions surtout pas le mot problème avec le mot péché ! L’angoisse ici n’est pas liée à un péché de la personne, mais à un problème dont elle souffre dans son psychisme.
C’est donc seulement lorsque le client et le conseiller auront fait le tour de toutes les difficultés cachées, lorsque toutes les portes seront verrouillées, que l’angoisse cessera de se manifester.
Il convient donc d’aller jusqu’au bout de la relation d’aide ou de la psychothérapie. La disparition de l’angoisse est certaine, mais elle demande une certaine persévérance dans le travail sur soi.