2. L’angoisse

Les troubles physiques sont ici plus intenses et plus nombreux. Mais surtout, la caractéristique de l’angoisse est la constriction thoracique douloureuse et paralysante. D’ailleurs le mot angoisse vient du latin angustia, qui signifie : étroitesse, resserrement.

Par ailleurs, l’angoissé, contrairement à l’anxieux, ne connaît pas l’origine de ses malaises, ce qui accroît encore son désarroi. L’angoisse est sans objet, sans raison, et même sans prétexte ; elle est, selon le psychologue Jaspers, « angoisse de rien ».

Outre les obsessions‑compulsions et l’état de stress post‑traumatique que nous signalons seulement, l’angoisse regroupe trois troubles principaux :

A. Le fond anxieux

On l’appelle aussi anxiété généralisée, diffuse ou fondamentale. L’anxieux souffre d’une sensation pénible de malaise profond, il a l’impression d’un danger vague contre lequel il se sent impuissant. Freud l’appelle « une tendance à vue pessimiste des choses ».

La personne anxieuse a les nerfs à fleur de peau, est irritable, parle beaucoup et s’endort difficilement. Elle peut aussi souffrir de migraine, de nausée, de diarrhée, d’une envie fréquente d’uriner, de crampes. Presque continuellement oppressée, son angoisse explose de temps en temps sous la forme de crises aiguës.

B. Les phobies

Elles provoquent des frayeurs très vives, disproportionnées avec le danger que peut faire courir en réalité l’objet qui les provoque, que ce soit un animal, une chose, un lieu public, clos ou élevé. Les psychanalystes considèrent les phobies comme le symptôme d’une angoisse originelle qui a été refoulée et déplacée sur un objet précis.

C. Les crises d’angoisse aiguë

Assez brèves, elles surviennent sans que la personne s’y attende : elle étouffe, a des sueurs froides, des nausées, des palpitations. Elle a peur de mourir à l’instant ou de devenir folle ; c’est une expérience terrifiante. Cette crise peut rester unique. Si les crises se répètent, on parle d’attaques de panique. La personne risque alors de devenir agoraphobe, car elle craint qu’une crise survienne alors qu’elle sera loin de chez elle.