3. Troisième texte

Auteurs : Pégase Processus, centre de Formation, de Recherche et de Psychothérapie 

Le contrat porte sur : durée, fréquence des entretiens, argent, protection du patient, disponibilité du psy.

A. Le contrat

La pratique du contrat existe depuis fort longtemps pour les activités commerciales, le droit romain en a conceptualisé les tenants et aboutissants. Les fondateurs de l’Analyse Transactionnelle ont mis cette pratique du « contrat » au centre de leur travail thérapeutique ou de leur travail de « guidance » depuis les années 60.

Un certain nombre d’acteurs de l’alcoologie, de la psychiatrie, du travail éducatif, de la santé, du travail d’accompagnement social se sont appropriés des éléments de cette « approche par le contrat », expérimentant des modalités pratiques de son application sur le terrain. Le contrat pour l’insertion sociale des bénéficiaires du RMI est un exemple. On a ainsi vu apparaître des méthodologies centrées sur les objectifs des personnes, leur projet de vie, mais aussi des « contrats » définis unilatéralement.

Nous voyons parfois combien, il est difficile d’émerger d’un modèle où l’intervenant agit comme « expert » pour l’autre, comme « conseiller » ou comme «prescripteur» pour aller vers un modèle d’«attitude contractuelle» où «l’intervenant » et «l’usager» bâtissent en commun un ensemble d’objectifs «assumables», «valides» et négocient leurs contributions réciproques à la réalisation de ces objectifs. Des approches récentes vont même jusqu’à la co-évaluation du travail en commun.

Dans notre formation, nous nous inspirons des apports de l’Analyse Transactionnelle, de différents courants des pratiques systémiques et de diverses expériences sociales de terrain (publics non volontaires, alcoologie, handicaps sociaux, accompagnement logement, SAVS,…). Des théories sur la motivation complètent les autres apports.

B. Sensibilisation au contrat

Le conventionnement, la construction de contrat peuvent être des outils pertinents. Cette sensibilisation vous en présente les bases.

Certaines personnes ne sont pas encore parvenues à être dans cet espace relationnel de coopération et de « reconnaissance», de «confiance» réciproque nécessaire à la validation d’un contrat. Nous appelons cela l’espace pré-contractuel où l’intervenant :

  • cherchera à créer les conditions d’émergence d’un objectif spécifique à « l’usager »,
  • observera les leviers motivationnels,
  • fera le diagnostic (toujours réactualisable) des « limitations », «impossibilités» et des «compétences», «énergies», «ressources» mobilisables,
  • mettra en place les conditions d’instauration d’une relation de confiance.

La priorité à cette étape n’est pas d’avoir un contrat formel, mais de rechercher activement la construction d’un lien social, élément de base de tout contrat.

Objectifs :

  • Explorer la notion de contrat et «d’attitude contractuelle».
  • Elaborer les éléments de cette approche par le «contrat ».
  • Découvrir le concept d’«empowerment» (soutenir, renforcer les forces de nos interlocuteurs…).
  • Expérimenter la construction d’un objectif et ses critères de validation.
  • Utiliser le contrat comme «processus » pour créer une relation de coopération.
  • Différencier les espaces « pré-contractuels » et «contractuels ».
  • Définir des modalités de mise en pratique sur le terrain.

Pratiques et défis :

  • Approfondir la pratique du contrat et renforcer le positionnement éthique concernant les notions d’autodétermination et de sécurité,
  • Quand les contraintes sont fortes, quelles marges pour élaborer un contrat ?
  • Que faire en amont du contrat ?
  • Que faire quand il est élaboré et non respecté ?
  • Les contrats spécifiques pour les personnes mettant leur vie en danger,
  • Les alternatives au contrat.