3. Avec quels éléments le scénario se constitue‑t‑il ?

Il est principalement construit par l’enfant à partir :

  • Des messages contraignants (on dit aussi : directives ou mots d’ordre) à son sujet ou au sujet des autres. Ces messages sont soit positifs, soit négatifs.
  • Des injonctions (interdictions) qui sont négatives, ou au contraire des permissions, qui sont positives.
  • Du programme, qui est la réponse à la question : comment faire pour suivre ces messages et ces injonctions ?

Le programme est un modèle concret de comportement que l’enfant trouve chez un parent ou un proche. C’est le comportement concret employé par l’enfant pour répondre le plus adéquatement possible à cette question : « Comment faire pour suivre à la fois les injonctions, les messages contraignants et mes propres désirs? »

Il va chercher un modèle chez un membre de la famille, qu’il va imiter. Par exemple, un garçon qui a reçu de son père « Fais des efforts » et de sa mère « Ne te mêle pas aux autres », choisira d’imiter son père, travailleur infatigable, qui n’a donc pas le temps d’avoir des relations avec les autres.

Le programme est parfois directement proposé à l’enfant, par le biais d’une ressemblance de celui‑ci avec un membre de la famille : « Tu es tout le portrait de ta tante. » L’enfant en conclut qu’il doit avoir la même vie que sa tante, qui est renfermée et dépressive.

Messages, injonctions, permissions et programme sont envoyés par le père, la mère, ou tout autre figure parentale : instituteurs, éducateurs, grands‑parents, oncles et tantes, etc.

Ce sont tous des personnages tout‑puissants ayant droit de vie et de mort sur l’enfant. La mère perçue comme fée donne les permissions, mais comme sorcière les injonctions. Le père perçu comme bon géant donne les permissions, mais comme ogre les injonctions.