1. Les langues de la Bible
La très grande majorité de l’Ancien Testament est rédigé en hébreu. David, Salomon ou encore Ezéchiel parlaient et écrivaient en hébreu. Ce fut la langue du peuple d’Israël pendant plusieurs siècles, jusqu’à sa déportation à Babylone (en 586 avant J.C). Pendant cet exil, le peuple juif commença à abandonner de plus en plus l’hébreu ancestral pour l’araméen. Cette langue, apparentée à l’hébreu, était à l’origine parlée en Syrie (jadis appelée «Aram», d’où l’»araméen»). Le commerce et les déportations assyriennes la propagèrent dans tout le Proche-Orient mais elle acquit son importance lorsqu’elle devint, au 5ème siècle avant notre ère, la langue administrative de l’Empire perse. Plusieurs textes bibliques sont d’ailleurs rédigés en araméen.
Ensuite ce fut le temps des conquêtes d’Alexandre le Grand (356-323), et le grec devint à son tour la langue internationale. En effet à la fin de ses campagnes, Alexandre le Grand laissait des généraux grecs pour gouverner les pays conquis. Le grec remplaça alors l’araméen comme langue administrative et commerciale. C’était toutefois un grec simplifié par rapport au grec «classique» de Platon par exemple et on appela ce grec populaire la koinê, la «langue commune». C’est la langue des auteurs et des écrits du Nouveau Testament. A cette époque, les artisans, les commerçants et les négociants savaient sans doute assez de grec pour traiter leurs affaires. Mais l’araméen n’en demeurait pas moins la langue populaire. Du temps de Jésus, l’hébreu était encore enseigné dans toutes les écoles des synagogues.
Bien qu’elle ne fût pas réservée à l’usage religieux et peut-être pratiquée dans le quotidien, la langue orale de Jésus et de ses disciples fut en fait l’araméen. Plusieurs paroles de Jésus sont d’ailleurs directement rapportées en araméen. Quant au latin, troisième langue présente sur l’écriteau placé sur la croix du Christ, il restait plutôt la langue des décrets impériaux romains mais était peu parlé. Bref, Jésus, fils d’un artisan juif d’une ville située sur une route importante, parlait sans doute l’araméen, mais savait se servir du grec (il n’a pas besoin de traducteur lors de son procès) et il parlait aussi l’hébreu: à Nazareth, dans la synagogue, Jésus lit sans peine dans le rouleau d’Esaïe en hébreu.