2. Le sens des mots

Etant donné les siècles qui nous séparent de la rédaction des textes bibliques, le nombre de termes dont le sens a changé ou ne nous semble plus clair est très élevé dans la Bible. Il s’agit ici de rechercher le sens qu’ils avaient à l’époque. Pour cela, le lecteur osera s’arrêter sur un mot qu’il ne comprend pas ou dont il ne saurait pas bien donner la définition ou encore dont le sens qu’il lui connaît ne correspond pas au passage qu’il est en train de lire. Cette démarche vis-à-vis du texte permettra de mieux comprendre ce que l’auteur a voulu dire et donc de parvenir à une meilleure actualisation.

Nous avons tendance à plaquer sur les mots bibliques une signification contemporaine, sans nous soucier de savoir si c’est dans ce sens que l’auteur a utilisé ce mot ni comment a évolué celui-ci au cours des siècles. Parfois cela nous conduit à avoir une compréhension complètement à contresens de ce que l’auteur voulait dire!

Prenons l’exemple du verset: «N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns». (Hébreux 10,25) Littéralement, le texte demande de ne pas abandonner la episunagôgê c’est-à-dire le rassemblement, l’assemblée des chrétiens. Mais il ne s’agit pas d’abord d’une référence à l’église locale. En effet, ce terme est employé une fois ailleurs pour évoquer le rassemblement des chrétiens auprès du Christ lors de sa venue: «Pour ce qui concerne l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui». Le verbe dont ce terme est tiré signifie simplement «rassembler» comme en Marc 1,33: «Et toute la ville était rassemblée devant sa porte.» Ce que la Bible nous invite à faire dans ce verset, ce n’est pas tant le fait de fréquenter la même église locale à vie que le fait de continuer à rencontrer d’autres chrétiens et à s’encourager.

Dans le prolongement de Marc, certains comprennent ainsi ce verset d’Hébreux: «Ne perdons pas de vue notre rassemblement (avec lui, c’est-à-dire notre enlèvement à son retour) mais au contraire, encourageons-nous mutuellement dans cette perspective.» Même avec cette compréhension, on voit bien qu’il ne s’agit pas dans ce texte de fidélité à l’église locale ou à un pasteur.

Ce verset n’est pas une interdiction de changer d’église locale mais une exhortation à la communion avec d’autres chrétiens.

Un autre exemple d’incompréhension d’un terme biblique conduisant au contresens est le nom du dernier livre de la Bible: l’»apocalypse». Ce terme a pris aujourd’hui le sens de cataclysme alors qu’en grec, il signifie plus simplement «révélation». Cela devrait changer notre regard sur ce livre.

Ces contresens peuvent avoir des conséquences très néfastes. Voyons quelques exemples illustrant le danger de ne pas comprendre le mot dans le sens voulu par l’auteur. Tout le monde connaît ce commandement du décalogue, «Honore ton père et ta mère afin de jouir d’une longue vie dans le pays que l’Eternel ton Dieu te donne». (Exode 20,12)

La mauvaise compréhension de ce passage conduit de nombreuses personnes à un blocage dans leur vie chrétienne et leur développement personnel. On a trop souvent confondu «honorer son père et sa mère» et les vénérer. Or le terme hébreu employé pour honorer, kavéd, a pour sens littéral «donner du poids». En hébreu, l’honneur désigne donc la valeur réelle de quelque chose, estimé à son vrai poids. Le respect, précise Ouaknin, rabbin et philosophe contemporain, c’est «le poids accordé».

Dans ce verset, cela signifie qu’honorer son père, sa mère, c’est donner, reconnaître le juste poids de l’éducation reçue, c’est-à-dire faire une évaluation critique et reconnaître ce qui a été bon, moins bon, voire carrément mauvais. Cette interprétation donne la permission de faire le droit d’inventaire envers son père et sa mère, ce qui aura comme conséquence et comme bénéfice, «que tes jours se prolongent dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne.»

Prenons un autre exemple. Lorsque Jean affirme: «Bien-aimé, je prie que tu prospères à tous égards et que tu te portes bien comme ton âme prospère.». En aucun cas, ce verset n’établit de lien causal entre qualité de la vie spirituelle et richesse matérielle comme ont voulu l’affirmer les défenseurs de l’évangile de la prospérité. (3 Jean 2. Le terme employé pour «que tu prospères» est euodoô qui signifie prospérer, avoir du succès. (littéralement : faire bon chemin) Ce verbe, qu’on retrouve en Romains 1,10 et 1 Corinthiens 16,2 désigne le succès dans tous les domaines possibles de la vie, financier y compris, mais pas seulement. Toutefois, c’est tordre le texte que de faire découler la prospérité matérielle et la santé physique de la qualité de l’état de l’âme! La conjonction employée ici pour exprimer la comparaison, kathôs (comme) signifie «de même que» et non «puisque».)

Parfois, comme dans ce cas, nos présupposés théologiques jouent un rôle de distorsion.

Cette distorsion se produit aussi dans certaines des paroles de nos cantiques. Lorsque ceux-ci reprennent tels quels des versets directement tirés des Ecritures, sans contexte et sans aucune explication de texte, le risque de contresens est grand. Que comprenons-nous quand nous chantons: «Réjouis-toi, fille de Sion»? Sans une analyse de l’emploi de ce nom «Sion» dans la Bible, le chrétien qui chante cela risque d’oublier qu’il évoque la Jérusalem céleste et non une réalité politique ou religieuse actuelle.

A. L’étude du mot

Pour comprendre le sens d’un mot, un outil efficace est l’étude du mot. Il s’agit d’observer un terme à différents niveaux pour comprendre toutes ses nuances et du coup identifier son sens précis dans tel texte. Tout d’abord le mot doit être étudié dans son contexte immédiat, à savoir la phrase puis le paragraphe contenant ce mot. Ceci souligne une vérité importante de linguistique. S’il est vrai que les mots ont souvent plusieurs acceptions possibles, c’est le contexte et le contexte uniquement qui va permettre de déterminer quel sens convient le mieux. C’est pourquoi l’étymologie est un outil de plus en plus critiqué. Certes, l’étude étymologique d’un mot peut certainement être utile mais elle fait aussi courir le risque d’imposer le même sens à un mot dans toutes ses occurrences. Or il est clair que la signification d’un mot se vérifie par son contexte.

La linguistique moderne nous a appris à porter peu d’intérêt à l’étymologie et davantage au sens du mot dans telle phrase, tel contexte. Un mot peut donc avoir plusieurs sens et se comprend avant tout dans un contexte. Par exemple, même le mot agapê qu’on a compris comme signifiant «amour divin» ne fait pas toujours référence à ce type d’amour. C’est le cas dans le verset: «Démas m’a abandonné, par amour (agapê) pour le siècle présent»; inversement dans le verset: «Le Père aime le Fils», le verbe employé est phileô et non agapaô. Ensuite, l’étude du mot se poursuit par une analyse des autres emplois de ce mot dans le même livre ou par le même auteur. Enfin, le lecteur considèrera les emplois par d’autres auteurs. Réaliser une telle étude du mot est assez aisé grâce à une concordance.

B. Affiner notre interprétation

L’étude du mot est particulièrement bénéfique à plusieurs titres.

1. L’étude du mot permet de préciser le sens

Ainsi dans le récit de la Genèse, la femme est appelé l’˝ézèr kenègedô de l’homme. Ce terme a souvent été compris comme exprimant une notion de domination/soumission entre les deux genres de l’espèce humaine alors qu’il exprime la complémentarité. Ce terme ézèr signifie en effet deux choses:

  • Il décrit une collaboration lorsque la force d’une personne est insuffisante: il est alors traduit par «soutien, secours, salut». D’ailleurs dans la plupart de ses occurrences dans l’Ancien Testament, ce terme s’applique à Dieu.
  • Il vient aussi d’un verbe qui signifie communiquer par la parole, dire, annoncer, raconter. La forme adverbiale que l’on trouve ici signifie donc «vis-à-vis», être de parole. Lorsque la Genèse dit que la femme est l’ézèr kenègedô de l’homme, elle ne veut pas seulement dire qu’elle est une «aide» comme cela est traduit la plupart du temps. La femme est le semblable, la réciprocité, le vis-à-vis doué de parole dont l’homme a besoin pour se développer. D’où une paraphrase possible de Genèse 2,24: «C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et parlera avec sa femme pour se construire.»

2. L’étude du mot permet aussi d’éviter le contresens

Ainsi lorsque les auteurs bibliques évoquent «le cœur» de quelqu’un, ils ne font pas seulement référence à ses sentiments. Le cœur dans la Bible n’est pas d’abord le siège des émotions comme en français («avoir le cœur brisé»). C’est l’organe de l’intelligence et de la volonté, la mémoire, le cerveau. Cela donne un autre éclairage à un verset comme: «C’est du cœur que viennent les mauvaises pensées» ou encore: «Marie repassait ces choses dans son cœur».

Examinons un autre exemple, lié à l’estime de soi. Sans une étude du mot, le passage de Romains 12,3 sonnerait comme une désapprobation du fait d’essayer d’avoir, ou de se construire, une bonne estime de soi: «Je dis à chacun de vous de ne pas avoir de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes…» Les deux verbes grecs rendus par «ne pas avoir une opinion trop haute» (uperphroneô) et «revêtir des sentiments modestes» (sôphroneô), sont en fait tirés du même radical verbal, seule la particule change.

Or ce radical a deux significations: premièrement, être capable d’avoir les idées claires, comme le démoniaque sut retrouver ses esprits après que Jésus l’ait guéri; et deuxièmement, être prudent, raisonnable, contrôlé comme dans l’exhortation de Paul aux jeunes gens d’être modérés. Cela signifie qu’il n’est pas du tout question dans ce passage, de se déprécier ni de se dénigrer mais d’être clairvoyant et de bien se connaître.

Prenons comme autre exemple la notion de «nouveau»: pour exprimer cette idée, le grec dispose de deux termes: neos pour ce qui est nouveau dans son existence même et kainos lorsqu’il s’agit de décrire un nouvel aspect d’une chose déjà existante. Dans le verset: «Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres», Jésus emploie kainos ! De même dans le verset: «Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous», on retrouve kainos!

Cette subtilité montre à quel point Jésus enracine son œuvre dans le prolongement, l’accomplissement de ce qui l’a précédé. Il n’invente pas ex nihilo une nouvelle religion. Dans les versets disant que le chrétien, en se convertissant, devient une «nouvelle créature», reçoit un «nouveau nom» ou doit «revêtir la nouvelle nature», c’est aussi kainos qui est employé. Il ne s’agit pas de repartir comme si de rien n’était, comme si le passé n’existait plus ou comme si nous n’avions jamais existé, mais de vivre de façon renouvelée.

3. L’étude du mot permet aussi d’identifier l’ensemble des significations possibles d’un mot

Cela nous évite d’avoir une vision étriquée ou stéréotypée d’une seule dimension du mot, surtout lorsque ce mot a une signification qui parait évidente. Prenons l’exemple d’un terme qui nous paraît facile à comprendre et sans ambiguïté: «tuer», comme dans le commandement du Décalogue: «Tu ne tueras pas». Or cette facilité est trompeuse.

Le verbe hébreu utilisé, râçah, est bien plus précis que ce simple «tuer». Il signifie «assassiner»! C’est le même mot qu’en 1 Rois 21,19 où Elie reproche à Achab d’avoir fait tuer Naboth. Il signifie frapper à mort, assassiner. Ce verbe utilisé dans le Décalogue apparaît peu souvent et principalement lorsqu’il s’agit de la mort ou de l’assassinat d’un ennemi personnel. Il a donc surtout le sens de «vouloir se faire justice soi-même par rapport à ses adversaires» alors que la Bible exhorte plutôt de laisser Dieu seul juge. Ce commandement serait une limite à la vendetta, à la vengeance personnelle.

Poursuivons avec un autre exemple du Décalogue: «Tu ne voleras pas». On a donné un sens trop restreint au verbe employé ici, gânav. En effet comme l’atteste une étude de l’emploi de ce mot dans le reste de la Bible, le vrai sens ici est l’interdit de s’emparer de personnes pour les réduire en esclavage. Par là serait visée toute aliénation de la liberté d’autrui.

Du coup, l’actualisation de ce commandement ne concerne pas que le vol matériel mais surtout toutes les formes de suppression de la liberté, que ce soit la discrimination raciale, l’esclavage ou le colonialisme et toute exploitation de l’homme par l’homme. Si le verbe englobe aussi le vol matériel, il ne faut pas oublier le sens premier du verbe et les conséquences pour une éthique biblique. Il semble que ce soit dans ce sens que Jacques dit: «Vous n’avez pas payé leur juste salaire aux ouvriers qui ont moissonné vos champs. Cette injustice crie contre vous».

Quant à l’expression «fils de l’homme», familière à Jean, elle ne renvoie pas à l’humanité de Jésus mais au contraire à sa divinité. C’est en effet une référence à Daniel 7,13-14 où le prophète emploie cette expression pour décrire le Messie. Inversement «fils de dieux» est parfois employé pour des princes humains!

C. Les expressions typiques d’une langue

Chaque langue possède des expressions qui lui sont propres, des «idiomes» pas toujours évidents à comprendre. C’est par exemple les expressions en français comme «il pleut des hallebardes» ou «tomber dans les pommes». Ces idiomes ne doivent bien sûr pas être compris littéralement. Ce n’est pas l’objet de ce chapitre de faire la liste de tous les idiomes grecs ou hébreux, il s’agit ici seulement d’indiquer quelques exemples afin de sensibiliser le lecteur à l’écart existant entre la compréhension littérale d’un idiome et son vrai sens. Nous savons bien en français reconnaître une locution idiomatique et l’interpréter au second degré. Pourtant avec la Bible, nous manquons souvent de ce bon sens et restons face à des expressions que nous ne comprenons pas, sans chercher le sens figuré.

1. Les hébraïsmes

Des expressions comme «j’ai le chemin des femmes» (avoir ses règles) ou «couvrir ses pieds» (euphémisme pour aller aux toilettes) ne sont pas à comprendre littéralement puisqu’elles sont des idiomes hébraïques.

De même, l’expression «fils de» marque, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament (le grec néotestamentaire est pétri d’hébraïsmes) la possession d’une qualité ou l’appartenance ou encore le sort réservé à quelqu’un. Ainsi Marc décrit Jacques et son frère Jean comme «fils du tonnerre», c’est-à-dire qu’ils ont un comportement impétueux, enflammé. De même Jésus invite les disciples à être des «enfants de lumière» et Luc évoque «les enfants de ce siècle».

Les hébraïsmes sont nombreux pour décrire les sentiments puisque ceux-ci s’expriment souvent par des expressions liées à une partie du corps. Par exemple, pour décrire une personne qui a de la compassion, il est dit qu’elle a «les entrailles qui frémissent». C’est le cas de Joseph envers son frère Benjamin (Genèse 43,30). Autre exemple, «avoir le nez élevé» signifie être plein d’arrogance (Psaume 10,4) ou bien, lorsque le psalmiste écrit que «de la fumée s’est élevée de ses narines», cela signifie que Dieu est en colère. (Psaume 18,9).

2. Les expressions typiquement grecques (hellénismes)

En fait, de nombreuses expressions du Nouveau Testament sont davantage des idiomes sémitiques traduits en grec que des idiomes purement grecs. Par exemple, l’expression de Pierre «ceignez les reins de votre entendement» signifie «soyez prêts pour le service». C’est une allusion à la longue robe que portaient les hommes dans les temps anciens d’Israël et qui devaient, pour marcher, attacher cette robe par une ceinture afin d’être plus libres de leurs mouvements. Un autre exemple se trouve dans l’annonce de la venue de Jésus sur terre, celui-ci étant présenté comme «la corne de délivrance» suscitée par l’Eternel. C’est tout simplement une expression pour le décrire comme le puissant sauveur.

3. Les jeux de mots

Difficiles à traduire, les jeux de mots ne sont souvent compréhensibles que dans la langue d’origine. Jésus lui-même joue parfois sur les mots. Ainsi, dans sa discussion théologique avec Nicodème, il compare la conversion à une nouvelle naissance en jouant sur la double signification de l’adverbe grec anôthen qui signifie à la fois «d’en haut» ou «de nouveau»: «En vérité je te le dis, si un homme ne naît de nouveau/d’en haut (anôthen), il ne peut voir le royaume de Dieu.»

D. D’autres aides pour comprendre les mots

Pour mieux saisir le sens d’un terme, d’une expression, le lecteur de la Bible a la possibilité de recourir à d’autres textes que les manuscrits en grec ou en hébreu de la Bible. En effet, il existe de nombreuses traductions de la Bible, certaines très anciennes. Puisque ces traducteurs étaient plus proches dans le temps de la langue des textes bibliques, il est intéressant de voir comment ils traduisent les termes étudiés.

Parmi ces traductions, citons entre autre la Septante (traduction grecque de l’Ancien Testament, rédigée dans les milieux juifs d’Alexandrie à partir du 3ème siècle avant notre ère); les Targum (traduction et interprétation en araméen des textes de l’Ancien Testament par le peuple juif peu de temps avant et au début de l’ère chrétienne); la Vulgate (traduction en latin par Jérôme qui date de 400 après J.C.), mais aussi des versions syriaques, coptes ou éthiopiennes.

Consulter ces versions est très intéressant car cela permet de préciser le sens des mots et d’en percevoir toute la richesse. Par exemple, lors du récit de la transfiguration Pierre déclare: «Maître, il est bon que nous soyons ici; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie.» Pour décrire ces tentes, Pierre utilise le mot skênê qui est le mot utilisé dans la Septante pour «tabernacle» dans l’Ancien Testament! Cela nous aide à comprendre l’intention des paroles de Pierre à Jésus: ayant discerné la divinité de Jésus transfiguré, il reconnaît et veut vivre la présence de Dieu en cet endroit.

Un autre moyen de faciliter la compréhension de certains mots, est de s’en référer à des sources extra-bibliques. Pour le Nouveau Testament, on se référera par exemple aux textes en grec de l’Antiquité ou de la période intertestamentaire ou encore des début de l’ère chrétienne; pour l’hébreu, on consultera et on comparera avec des documents en langues sémitiques comme l’acadien ou l’ougaritique.