LES OBJECTIFS DE LA RELATION D’AIDE

© Jacques et Claire Poujol. Pages extraites de leur livre «L’accompagnement psychologique et spirituel, guide de relation d’aide», Empreinte Temps Présent, 2007. Disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail.

 

Ezéchiel 34.16 dit : Je (Dieu) chercherai la brebis qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui était blessée et je fortifierai celle qui est malade.

Voici nos objectifs lorsqu’une personne nous demande de l’aider :

1. Diminuer les émotions qui la détruisent (pulsions de mort, angoisse, jalousie, haine)

Cela ne veut pas dire les nier, ce qui serait pire. Mais la personne emportée par ses émotions est incapable de voir et d’agir justement. En parlant, elle relâche la pression des émotions.

2. Etre un miroir objectif

Elargir son plan de vision pour qu’elle comprenne de mieux en mieux ses sentiments, ses motivations, ses péchés éventuels, ses faiblesses, ses points forts.

3. La rendre responsable sans la culpabiliser

Par exemple, c’est à elle de décider ce qu’elle va faire ici et maintenant.

4. Améliorer ses relations avec le milieu dans lequel elle vit

L’aider à ne pas fuir les conflits mais à les gérer comme un moteur de développement, à savoir poser ses limites, à assumer sa sécurité, à sortir des trois impasses : « Je fuis, j’attaque ou je manipule ».

5. Construire avec elle de nouvelles valeurs, convictions, références qui changeront durablement sa vie.

Travailler au niveau de son identité et de son image, tout en la rassurant : une relation d’aide ne change pas notre identité. Elle sera la même après, mais en mieux !

6. L’aider à comprendre le rôle de ses besoins et celui de la frustration.

Une des frustrations rencontrées au fil des séances est que le client ne comprend pas pourquoi il lui arrive d’aller plus mal qu’avant. Travailler sur soi n’est en effet pas toujours une partie de plaisir, et le conseiller n’est pas toujours « gentil ». Ce qu’on lui demande, ce n’est pas d’être compatissant, mais d’être compétent.

Prenons l’exemple d’une personne qui souffre d’une verrue plantaire. Elle a mal, certes, mais elle marche. Une fois que le chirurgien l’a opérée, elle a encore plus mal et ne peut plus marcher du tout pendant un certain temps. Elle doit se raisonner et comprendre que cette étape douloureuse était nécessaire pour ne plus souffrir après.

Il en est parfois de même dans un processus d’aide.

7. La soutenir, l’accompagner, surtout dans les temps de crise, de malheur, de deuil.

Lui apprendre à compter sur l’aide de Dieu ; lui dire qu’il faudra du temps pour changer, la sortir de cette idée utopique que les changements sont toujours rapides. C’est l’enfant qui veut tout et tout de suite. L’adulte doit se libérer de cette mégalomanie infantile.

8. La renforcer dans une saine théologie de la grâce et de la transcendance de Dieu.

En conclusion, voici quelques questions auxquelles un conseiller devrait trouver une réponse pendant tout travail d’aide avec un client :

  • Où la personne puise-t-elle son énergie vitale et qu’est-ce qui la pousse à agir ?
  • Quelles sont les causes possibles de son besoin d’aide psychologique et spirituelle ?
  • Que faire pour l’aider ?
  • Quelles sont les étapes du processus d’aide ?
  • Quelles techniques dois-je utiliser pour l’aider à résoudre ses difficultés ?
  • Quel est mon rôle comme aidant, quelle est ma place dans le processus d’aide ?
  • Comment voir si l’aide est efficace ou non ? Quelles sont mes limites ?