LES ETAPES DE LA MATURITE EMOTIONNELLE

 Diane Gervais psychothérapeute, Québec

Voici une courte synthèse des étapes pour atteindre les étapes de la maturité émotionnelle (ref. La psychologie corporelle intégrée, Jack Lee Rosenberg, Institut PCI).

 

1. Première étape

Elle consiste à me séparer de mes parents et faire face à la vérité concernant mon enfance.

Malgré leur bonne volonté mes parents m’ont causé des blessures en ne répondant pas à mes besoins ou en n’y répondant pas adéquatement. Ils m’ont légué des forces et des ressources qui m’ont permis de survivre et de croître malgré ces blessures et ces lacunes. Au cours de cette étape, je vais reconnaître ce qui m’est véritablement arrivé plutôt que d’entretenir des illusions pour préserver une image idéalisée (positive ou négative) de mes parents et de mon passé.

2. Deuxième étape

Je dois pardonner à mes parents, réaliser qu’ils ont fait de leur mieux et faire la paix avec ce qui est impardonnable.

Je ne suis plus cet enfant impuissant, j’ai un pouvoir à exercer. Lorsque je reconnais mes forces et mes faiblesses, les ressources et les blessures que je porte, je suis confronté à assumer la responsabilité de ma vie et de mes besoins.

3. Troisième étape

Je dois renoncer à attendre de l’extérieur ce qui m’a manqué et assumer que c’est maintenant moi qui ai le pouvoir et la responsabilité d’y répondre et d’aller chercher ce qui est maintenant disponible pour moi en tant qu’adulte.

4. Quatrième étape

Assumer la responsabilité de ma vie, c’est aussi réaliser que je fais probablement maintenant, et à moi-même et aux autres, ce qui m’a été fait.

Les empreintes du passé sont tellement fortes que je ne peux éviter de reproduire certains patterns et enjeux de mon passé autant positifs que négatifs, souvent avec la promesse de ne pas les répéter.

5. Cinquième étape

Il y a des choses de moi-même que je ne peux changer, des parties avec lesquelles je me sens inconfortable et que j’ai du mal à admettre.

Le bien-être n’est pas de ne rien ressentir de désagréable, mais de ressentir ce qui est là, même les frustrations, en laissant circuler l’énergie des émotions-sensations qui se manifestent.

6. Sixième étape

Il faut renoncer à l’illusion que le bien-être est l’expérience de la tranquillité calme et accepter qu’il découle de l’ouverture à son expérience de vitalité quelle qu’elle soit.

7. Septième étape

Il y a de la souffrance dans le monde avec laquelle nous devons apprendre à vivre. Notre soif d’amour ne partira jamais complètement. La vie n’est pas toujours juste.

Parfois quand on est en contact avec son déplaisir, sa souffrance ou sa frustration… on essaie souvent de ne pas « les écouter », mais les fuir.

Mais je dois accepter de « ressentir » mes expériences pour sortir de mon cul de sac. Je dois apprendre à m’apprivoiser, à tolérer mes sensations-émotions, en respirant et en apprenant à faire de l’espace à l’intérieur pour contenir mon expérience au lieu de la fuir. Toutes ces étapes d’ouverture amènent une expansion de soi et une consolidation de mon sentiment d’identité, de mon moi. Je suis sur le chemin de la maturation.

A propos des Psaumes dans la Bible

Le livre des Psaumes dans la Bible n’est pas fait uniquement de 150 cantiques qui expriment la joie. Dans nombre des psaumes les auteurs donnent libre cours à leurs plaintes ou leurs accusations.

Ces psaumes révèlent leur désarroi, leurs doutes et leur peine. Les psaumes nous invitent à abandonner notre tendance naturelle à fuir la souffrance et à combattre tout ce qui suscite un malaise. Ils mettent en lumière l’essence de notre tourmente émotionnelle, le désir de trouver la vie sans mettre notre confiance en Dieu.

C’est pourquoi n’imaginez pas que c’est en calmant la vive agitation de vos émotions que vous rencontrerez Dieu. En fait les mutilations, les blessures de l’existence constituent la toile de fond sur laquelle brilleront la lumière divine. Dieu console ceux qui pleurent, non ceux qui sont inaccessibles au désespoir.

Alors ressentons… afin de mûrir.

A propos du pardon

Selon le psychologue clinicien James Sullivan, la réussite du pardon émotionnel dépend de trois conditions essentielles : la reconnaissance de la faute par l’offenseur, l’expression du regret et la décision de ne plus récidiver. Ce qui en revient à dire que l’autre se repent vraiment…

Par contre, il est certain que dans certaines situations ces conditions sont impossibles à réunir car la personne coupable ne veut pas en entendre parler, ne reconnaît pas sa faute, est absente, inabordable ou morte… Il y a différentes approches de substitution alors conseillés.

  • Ecrire des lettres sans les poster, dialoguer avec une chaise vide en s’imaginant que l’offenseur y est assis…
  • Face à un offenseur impénitent et obstiné, le dernier recours est de le recommander à Dieu, à sa justice divine (le lâcher prise ou le remettre à la justice de Dieu).

Voici une prière trouvée dans un ouvrage sur le pardon :

« Mon Dieu dans mon impuissance, je confie (nom des agresseurs) à ta grande miséricorde afin que tu transformes en bien le mal qu’ils m’ont fait, et qu’ainsi ta volonté s’accomplisse. »

Je partage avec vous cette pensée sur le pardon… (Miguel Rubio) :

« Pardonner n’est pas une coutume de tous les jours. C’est plutôt une fleur cachée, originale, qui fleurit chaque fois sur une base de douleur et de victoire sur soi. Créer, n’est ce pas, après tout, faire quelque chose à partir de rien ? Ce rien d’où part le pardon, c’est le manque ou le vide que la faute a introduits dans les relations humaines. Le pardon comporte une volonté de création ou encore mieux de recréation… »