2. Les sentiments accumulés : Les « timbres »
Certains commerçants fidélisent leur clientèle par le système du carnet de fidélité : le client colle des timbres pour chaque achat et a droit à un cadeau quand le carnet est rempli de timbres.
Le timbre est un sentiment ressenti mais non exprimé sur le moment. Il vient s’ajouter à d’autres timbres disposés sur un carnet imaginaire et inconscient.
Quand ce carnet est rempli, on se donne alors le droit d’échanger sa collection de timbres contre le cadeau qui nous a permis d’attendre, de supporter sans rien dire, de refouler. Le cadeau n’a pas de rapport avec le sentiment refoulé, il est différent pour chacun. Le prétexte (le dernier timbre) est souvent mineur, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Certains ont un carnet pour chaque personne de leur entourage (le patron, le conjoint, les enfants), d’autres ont un carnet global. Certains échangent leur carnet très rapidement contre un petit cadeau (une simple colère), d’autres attendent pour s’offrir un cadeau plus important (dispute, dépression, infidélité), d’autres enfin accumulent leurs timbres pendant un temps très long jusqu’au jour où ils les échangent contre le gros lot (ulcère à l’estomac, divorce, suicide).
Prenons l’exemple de Lucien, qui se soûle tous les samedis. Il s’accorde inconsciemment le « droit » de s’offrir ce cadeau, par rapport à tous les timbres qu’il a collectionnés pendant la semaine. Si le vendredi il lui manque un timbre, il fera une bêtise suffisante pour que son patron, ou sa femme, lui fasse une remarque qui l’agace. Cela lui fournira le prétexte, le timbre qui lui manquait, pour échanger sa collection contre une autre soûlerie.
Comment aider un client à ne pas accumuler des timbres ?
- Lui conseiller de ne pas timbrer pour ne pas devenir timbré.
- Lui apprendre à exprimer ses sentiments de tristesse, peur, colère ou joie, librement, spontanément et de manière appropriée.
- Lui dire que laisser agir son Enfant Libre sous la direction de son Adulte n’est pas dangereux.
- Repérer avec lui les croyances erronées qui l’empêchent de bien fonctionner et les modifier.
Si la personne a collectionné des timbres depuis trente ou quarante ans et désire s’en débarrasser, il peut être utile qu’elle s’adresse à un psychothérapeute qui saura dépasser le stade du simple repérage et lui fournira permission et protection pour exprimer ses sentiments accumulés.