4. Conclusion
La dépression postnatale est un problème de santé publique qui doit interpeller la société par sa fréquence et la gravité de ses effets sur les mères, les enfants et la famille.
C’est une affection de longue durée dont le diagnostic est souvent négligé. L’état dépressif de certaines mères est en effet souvent toléré comme tel par l’entourage et par les professionnels de la santé à cause sans doute du manque de ressources thérapeutiques.
Le passage à la chronicité peut en accroître les effets désastreux en mettant en péril la survie du couple, en augmentant le risque de négligence ou de maltraitance, en favorisant l’évolution vers les formes graves, voire la psychose puerpérale, avec les risques de suicide et d’infanticide que cela comporte.
Des essais de prévention primaire dès la grossesse et l’accouchement ont été réalisés. Il n’existe cependant pas encore d’unanimité sur les facteurs de risque, ni de méthode simple pour la réaliser.
Cela ne devrait toutefois pas empêcher les titulaires des soins prénataux de mettre en application les mesures d’éducation, de conseils et de soutien préconisées pour les mères les plus exposées et leur compagnon.
La prévention secondaire est dorénavant possible grâce au questionnaire mis au point en Grande Bretagne (EPDS).
La généralisation de l’utilisation de ce questionnaire ne devrait toutefois pas être entreprise sans une formation préalable des professionnels concernés au diagnostic et au traitement de la dépression postnatale chez les mères dépistées, sans la mise au point de réseaux de soins intégrés et sans l’existence de structures suffisantes pour la prise en charge des enfants aussi bien que des mères.
L’interpolation à la Communauté Française de Belgique des données anglo-saxonnes permet en effet de penser que plus de 4.500 familles par an devraient pouvoir bénéficier de ce dépistage.