1. Extrait de la préface
Ce livre pourrait être sous-titré « De la révolte à l’acceptation sereine ». C’est en cela que je considère la lecture de cette autobiographie comme une aide précieuse et un véritable message d’espérance qui transparaît tout au long du récit.
Cette histoire vraie, incroyable et douloureuse à bien des égards, est remarquable par la spontanéité, et la véracité avec laquelle l’auteur s’exprime, allant au cœur du ressenti. De ce fait, le lecteur peut aisément s’y reconnaître. L’honnêteté et l’authenticité avec laquelle cette autobiographie a été écrite sont poignantes. J’imagine que de nombreux lecteurs peuvent s’y retrouver dans les interrogations, les révoltes qui sont exprimées tout au long du récit. Les épreuves ne manquent pas. On y découvre toute la souffrance d’une enfance solitaire, mal comprise… rejetée, d’une adolescence malheureuse et mal dans sa peau, de gestes déplacés de la part d’un prêtre. Plus tard, la difficulté au quotidien de s’occuper avec amour d’une fille née tétraplégique… la révolte face au handicap, la disponibilité nécessaire pour créer un dialogue au-delà du silence… puis un divorce… la mort… le deuil… l’alcool… le désespoir…
Des changements s’amorcent grâce à des rencontres « inattendues », notamment d’un prêtre, et la création d’un centre pour accueillir des enfants autistes. Mais insidieusement arrivent l’épuisement, le surmenage et puis la dépression…
L’auteur évoque le départ de la capitale pour se retirer dans un lieu solitaire afin de se retrouver, s’accueillir dans sa souffrance, puis l’engagement sérieux dans une thérapie. Un changement profond se prépare dans le creuset de la souffrance. C’est d’abord l’effondrement des anciens fonctionnements et mécanismes psychiques, et une remise en cause complète avec le sentiment d’être perdue. Errance psychique, morcellement… Enfin, le courage de rencontrer ses dynamismes profonds… La rencontre de l’ombre en soi, du « pire en soi que l’on se cache habituellement à soi-même et aux autres » laisse peu à peu apparaître une lumière intérieure, la conscience et la clarté qui vont permettre la découverte progressive d’une nouvelle façon de voir la vie. Acceptation de soi, des autres tels qu’ils sont, et de la vie telle qu’elle est, amenant l’acceptation de l’instant présent tel qu’il est, tel qu’il se présente, révélant un bonheur plus paisible. Acceptation et joie profonde d’une vie qui s’est enfin trouvée dans sa simplicité, qui accueille le présent dans toute son intensité, la quiétude.
Un nouveau regard sur le monde apparaît avec la découverte de joies simples non onéreuses que sont l’amitié, la nature, les gestes simples du quotidien vécus dans toute leur intensité, dans une « conscience ouverte » sur l’instant, le moment présent sans attente, sans jugement, sans comparaison, source connue d’une paix plus inconditionnelle.
Catherine Rampp-Ellenberger, Psychologue