LA RELATION THÉRAPEUTE/CLIENT

La relation thérapeutique instaure un espace symbolique fondé à la fois sur une intimité et sur une distance respectueuses. En tant que lien symbolique, cette relation est l’élément moteur du processus psychothérapique. L’interdiction du passage à l’acte des pulsions violentes et sexuelles dans cet espace symbolique est la condition même de la liberté d’expression de tous les aspects de la personne en psychothérapie.

Le psychothérapeute est le garant du respect des interdits.

Le consultant s’implique pour lui-même avec toute la sincérité et la force d’engagement dont il est capable. L’implication du psychothérapeute est au service du processus psychothérapique.

Cette asymétrie dans la relation permet d’abord au consultant d’investir le psychothérapeute d’une fonction d’adulte idéal avec lequel il peut créer son espace de pouvoir et de liberté.

Elle déclenche la répétition des situations traumatiques et pathologiques non résolues par le consultant.

Enfin, elle permet au consultant de désinvestir la personne du psychothérapeute pour accéder à l’autonomie.

Le psychothérapeute respecte l’intégrité et la santé du consultant.

Il respecte inconditionnellement son vécu personnel et ses valeurs authentiques.

Il respecte les résistances du consultant au processus, considérées comme instruments indispensables de l’évolution.

Le psychothérapeute prend en compte les images et affects positifs, négatifs ou délirants que le consultant est amené à porter sur la personne du thérapeute, ses croyances, sa méthode ou son institution, comme instruments de la démarche engagée.

Le psychothérapeute observe, dans le même temps, le consultant et lui-même. Il est attentif à ses propres réactions : affects, rêves, lapsus, actes manqués etc. et les considère comme des signifiants utilisables dans le processus. Cette dimension relationnelle, souvent désignée par les termes de transfert et contre-transfert, est maniée différemment selon les écoles.

A. Pourquoi payer ?

La justesse du prix est un des instruments de la psychothérapie autant pour le consultant que pour le psychothérapeute. En règle générale, à part les enfants, et les adolescents, les personnes malades physiquement ou mentalement et certains cas sociaux, le fait de se donner les moyens de pratiquer une psychothérapie, en payant directement avec l’argent que l’on gagne soi-même, joue un rôle important dans celle-ci : il contribue à l’engagement et responsabilisation du consultant et l’aide à passer d’un mode relationnel d’enfant assisté, de « malade » ou de victime, à celui d’adulte responsable et socialisé, prenant en charge sa propre évolution ; il minimise le lien de dépendance au psychothérapeute ; il aide à revenir au réel après l’expérience subjective ou la régression.

D’autre part l’argent fait obligation au psychothérapeute, en même temps qu’il lui en donne les moyens, de ne pas utiliser le consultant pour satisfaire ses besoins affectifs et narcissiques ; il permet donc la liberté et l’autonomie du consultant et du psychothérapeute tout au long de la psychothérapie.

B. Limites et résultats d’une thérapie

Le succès d’une psychothérapie dépend essentiellement de l’engagement, de la sincérité et des motivations réelles du consultant qui entreprend la démarche.

Elle dépend aussi de sa persévérance : il arrive qu’on ait envie d’arrêter juste avant d’aborder une problématique plus difficile ou plus inconsciente. Il dépend aussi de la qualité d’être, du niveau d’individualisation atteint et de la compétence professionnelle du psychothérapeute. Les méthodes utilisées ont aussi une certaine importance dans la mesure où elles sont plus ou moins adaptées à chaque personne. Les résultats dépendent enfin de la justesse des indications : dans certains cas, la psychothérapie doit être complétée de soins sociaux, éducatifs, médicaux ou psychiatriques.

La psychothérapie confronte au risque de vivre. Elle peut parfois entraîner des moments de déstabilisation de la personne qui peuvent éventuellement se répercuter dans son couple, sa vie sociale et professionnelle, sa santé mentale ou physique.

Pour réussir, la psychothérapie nécessite la compétence, le discernement, la prudence et l’éthique du psychothérapeute ainsi que l’engagement sincère du consultant. Si ces conditions ne sont pas réunies, la psychothérapie est le plus souvent simplement inopérante, mais parfois aggravante : il y a risque de leurre et d’imposture avec la constitution possible d’un « faux moi » illusoire, un renforcement éventuel de la pathologie ou une cristallisation des résistances psychiques.

Dans les cas graves de pathologies physiques ou mentales, elle ne peut que s’inscrire en complément de soins médicaux.

La psychothérapie n’est ni magique ni toute-puissante, elle a ses limites.

C. Qu’est-ce qui fait la qualité d’un psychothérapeute ?

La qualité du psychothérapeute est définie par :

  • un niveau d’individualisation qui résulte d’un travail sur soi approfondi,
  • une compétence professionnelle acquise par une formation pratique spécifique à la psychothérapie,
  • un questionnement permanent de sa pratique à travers une supervision.

Le psychothérapeute s’inscrit dans une culture psychologique en reconnaissant ses filiations théoriques et méthodologiques, tout en se faisant artisan de sa propre autonomie : il se réfère également à son expérience, sa sensibilité, ses valeurs. Le psychothérapeute a acquis une culture élaborée et spécifique dans le domaine des sciences humaines. Le psychothérapeute est reconnu par une organisation de pairs. Le psychothérapeute se soumet à une éthique professionnelle ; cette éthique est définie par le code de déontologie de l’organisation à laquelle il appartient. Lors du premier entretien, n’hésitez pas à poser des questions au psychothérapeute sur sa formation, son éthique, sa supervision, son groupe d’appartenance, etc.

Source : Syndicat national des praticiens en psychothérapie relationnelle et psychanalyse (SNPPsy)