LA CRÉATION DES RÔLES MASCULIN ET FÉMININ S’EFFECTUE DÈS LA RELATION MÈRE-BÉBÉ
© Jacques et Claire Poujol, Conseillers Conjugaux et Familiaux. Pages extraites du livre « Vivre à deux – bien communiquer, gérer les conflits », Empreinte Temps Présent, 1999. Disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail mail.
La célèbre anthropologue Margaret Mead a rappelé une loi naturelle implacable qui est à l’origine de tout : c’est la femme qui enfante, mettant au monde un garçon ou une fille, et elle achève sa féminité dans la maternité. Les rôles masculin et féminin trouvent leur origine dans ce premier contexte. Selon elle (L’un et l’autre sexe. Le rôle de l’homme et de la femme dans la société, Denoël), la première expérience de la petite fille est celle d’un contact intime avec sa propre nature. Elle apprend à dire : « Je suis ».
Le petit garçon, en revanche, apprend qu’il doit commencer par se différencier de l’être qui lui est le plus proche, sa mère, sous peine de ne jamais exister. Au début même de la vie, un effort pour mieux se différencier est suggéré au garçon. Les filles apprennent simplement qu’elles sont, et les garçons qu’ils doivent devenir.
Puis Margaret Mead explique que le petit garçon doit trouver une autre forme d’accomplissement que la maternité, il doit sortir de lui-même, pénétrer dans le monde extérieur, l’explorer, produire, se réaliser, sans garantie de succès. Il se développe dans l’incertitude.
Alors que la fillette commence dans la certitude, dans la simple identification à la mère et atteint l’apogée de cette certitude en enfantant à son tour.
L’homme au contraire, a besoin de se réaffirmer, de redéfinir sans cesse sa virilité pour s’accomplir ; il a besoin, pour se rassurer, de se réaliser dans un domaine qui soit inaccessible aux femmes.