4. L’amener à désirer se soigner
On doit toujours éviter de soigner un alcoolique contre son gré au à son insu.
L’alcoolique mené manu militari, ou sous une pression, vers une cure de désintoxication, rechute rapidement dans la quasi-généralité des cas, à moins qu’il soit conduit vers un Centre de soins spécialisés, lesquels sont encore malheureusement trop rares.
Pour qu’une cure soit efficace, il faut que l’alcoolique ait été préparé aux soins, qu ‘il participe activement à ces soins, et qu’il soit ensuite correctement suivi.
Il ne sera véritablement préparé aux soins que s’il ne considère pas ceux-ci comme une épreuve redoutable qu’il lui faut subir.
L’alcoolique apprendra que les soins qu’il va recevoir n’auront pour but que de l’aider à accomplir lui-même sa remontée. Il doit être, en la vivant activement, le personnage central de sa libération. Aucune volonté ne peut se substituer à la sienne. La cure n’est pas une panacée qui va résoudre définitivement son problème : elle n’est qu’un traitement d’attaque, et son avenir après cure dépendra pour une grande part de son propre comportement.
L’accompagnant ne doit pas considérer qu’il a accompli correctement sa tâche s’il a seulement amené l’alcoolique à accepter de » se faire » soigner : il reste, dans cette acceptation passive, beaucoup trop d’appréhensions, de réticences à faire disparaître pour amener l’alcoolique à désirer se soigner.