CINQ CRITÈRES COMMUNS À TOUS LES DÉPENDANTS

« Se libérer des dépendances » de Pascale Senk et Frédérique de Graveleine (Pocket, « Santé », 2007) In la revue Psychologie – septembre 2007

 

De son enquête menée pour écrire « Se libérer des dépendances », Pascale Senk a retenu cinq caractéristiques communes à tous les dépendants, liées les unes aux autres.

  • Des difficultés à se lier

Dans tous les problèmes de dépendance, on retrouve une « pathologie du lien », lien qui ne s’est pas établi de manière satisfaisante dans l’enfance. Les dépendants sont soit dans le trop (la fusion), soit dans le pas assez (l’isolement). Ce qui entraîne le besoin d’une rencontre « béquille », avec un objet ou un produit.

  • Une identité floue

Ce critère de vulnérabilité est lié au premier : ne sachant établir de frontières justes avec les autres, les dépendants ne savent pas se définir eux-mêmes. Ils sont dans un « flou identitaire » et ont des difficultés à structurer leur personnalité.

  • Des émotions ingérables

Ce flou des frontières du moi provoque une « maladie des émotions » : si je ne sais pas qui je suis, je ne peux pas identifier mes émotions. Ce que je prends pour de la colère, c’est de la tristesse et vice-versa. Les produits compensent cette vie émotionnelle chaotique.

  • Des troubles de la communication

De tous ces troubles ressort une « difficulté à communiquer », une mise en acte par le corps : alcool, défonce, crises de boulimie, shopping compulsif…

  • L’incapacité à l’intériorisation

Incapables de se sentir bien par dans leur monde intérieur, les dépendants ont recours à des substituts extérieurs. Cette pathologie est bien la maladie de notre société de consommation qui incite à trouver hors de soi les moyens de se sentir bien.