2. David, une puce
Peut-être David ne serait-il jamais né si la femme d’Isaï avait connu nos méthodes modernes de contraception, car il y avait déjà sept garçons. Mais enfin il était là ; lui le benjamin, la quantité négligeable. Lorsque Samuel est envoyé vers Isaï pour oindre roi un de ses fils, les sept frères lui sont présentés. Il ne vient même pas à l’idée d’Isaï d’appeler David. Cela montre le peu de cas qu’il faisait de son huitième fils, juste bon à garder les brebis. Notez le mépris de cette phrase : « Il reste encore le plus jeune, mais il fait paître les brebis. » David a certainement dû souffrir de cette situation.
Lorsque ses trois frères aînés sont à la guerre, David est encore juste bon à leur porter du pain et des fromages et à prendre de leurs nouvelles. Remarquez le mépris du frère aîné Eliab, qui est l’écho de l’attitude générale de la famille envers David : « Pourquoi es-tu descendu et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert ? » Et la réponse humiliée de David : « Qu’ai-je donc fait ? Ne puis-je pas parler ainsi ? » C’est à peine si David avait le droit de vivre, de parler, d’agir. Ce mépris de son père, de ses frères, l’a marqué et complexé. Voyez comment il s’estime lui-même :
- « Qui suis-je et qu’est-ce que ma vie, qu’est-ce que la famille de mon père en Israël, pour que je devienne le gendre du roi ? »
- « Moi je suis un homme pauvre et de peu d’importance. »
- « Contre qui le roi d’Israël (Saül) s’est-il mis en marche ? Qui poursuis-tu ? Un chien mort, une puce. »
- « Car le roi d’Israël s’est mis en marche pour chercher une puce. »
David se voyait comme une puce (sa famille l’avait sans doute surnommé ainsi). Dieu, lui, au-delà de ses parents, le voyait comme un roi, l’avait désiré, choisi, élu. La guérison intérieure de David s’est faite progressivement après ses onctions royales. Nous aussi nous avons été élus et oints par Dieu pour régner. Ne nous considérons pas comme des puces, mais comme des rois.
- « Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal. »
- « A celui qui a fait de nous des rois et prêtres… »
- « Pour vous, l’onction que vous avez reçue de lui, demeure en vous. »