DIEU A VOULU QUE J’EXISTE

© Extrait de «L’équilibre psychologique du chrétien», Jacques Poujol, Empreinte Temps Présent, 2008. Ouvrage disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail.

Un de mes amis raconte cette anecdote : « J’avais hérité, d’une tante, de deux vases sans grande allure. Ils étaient même plutôt laids, si bien que nous les avions perchés sur une bibliothèque dans mon bureau pour les caser quelque part… Or un jour, quelqu’un dort dans mon bureau, voit ces vases, et nous apprend qu’ils ont une très grande valeur. Du coup, ils prennent le chemin du salon, et depuis je les trouve plutôt beaux… car j’en connais le prix. »

Lorsque je travaillais comme éducateur responsable d’une maison d’accueil pour jeunes gens, j’ai connu un cas extrême, mais qui illustre bien la nécessité de se savoir attendu, désiré et aimé par ses parents. Tous les garçons placés là par la DDASS (Direction Départementale de l’Action Sanitaire et Sociale) souffraient de troubles psychologiques plus ou moins graves car leurs parents avaient été déchus de leur droit de garde ou bien étaient morts ou simplement inconnus. Un jeune homme en particulier avait terriblement souffert de sentiments de rejet et d’abandon. Ses parents n’avaient ni désiré ni accepté sa naissance et, ne pouvant tout de même le tuer, ils l’avaient attaché et obligé à se nourrir comme un animal en lapant sa nourriture dans une écuelle pendant sa tendre enfance. Lorsque je l’ai connu, il avait retrouvé la position verticale mais resterait marqué, au moins pour de longues années sinon pour la vie : il ne parlait pas, savait seulement grogner. Ses épaules restaient voûtées, les yeux ternes, la tête et le cou penchés en avant, comme l’animal que l’on avait voulu faire de lui.

Même s’il s’agit d’un cas extrême, il est possible que nous ayons souffert, plus ou moins, de ne pas avoir été tellement souhaités par nos parents. Non seulement Dieu veut nous guérir de cette blessure (nous le verrons par la suite) mais encore il veut que nous réalisions cette vérité essentielle : Dieu a voulu que nous existions.

Vous savez que dans la Bible les grandes vérités ne sont pas énoncées comme un exposé doctrinal, mais ressortent de la vie du peuple Dieu d’Israël ou de l’histoire individuelle d’hommes et de femmes. La vérité « Dieu a voulu que j’existe » est illustrée par exemple :

  • d’une façon négative : par les problèmes psychologiques et spirituels de Moïse et David. En examinant de près le texte biblique, nous nous apercevons que leur naissance n’a pas été véritablement désirée (je précise : par leurs parents et non par Dieu bien entendu).
  • d’une façon positive : par Jean-Baptiste et Samuel, ardemment désirés par leur parents.