1. Les données physiques: géographie et botanique
La connaissance des données physiques telle la botanique, la zoologie ou la géographie est susceptible d’apporter un éclairage intéressant au texte. Ainsi certains passages bibliques s’expliquent bien mieux si l’on connaît les lieux auxquels ils font référence. Par exemple, la fréquence des visites de Jésus à la fratrie de Lazare, Marie et Marthe se comprend davantage lorsque l’on sait que Béthanie, leur village ne se trouvait qu’à trois kilomètres de Jérusalem sur la route de Jéricho.
Porter un intérêt au cadre géographique d’Israël permet également de repérer un même lieu porteur de noms différents au fil des livres bibliques. Il arrive en effet que le même lieu soit désigné sous des noms différents comme c’est le cas pour le mont Horeb et le Sinaï, lieu de la réception du Décalogue, deux termes employés comme synonymes. Inversement, deux villes différentes peuvent porter le même nom mais être bien distinctes, comme c’est le cas pour Césarée (Césarée de Philippe ou Césarée maritime) ou encore Antioche (de Pisidie ou de Syrie).
De même identifier les différents endroits dans la Bible où une même plante ou un même animal sont mentionnés, est également enrichissant. Prenons l’exemple de l’hysope. Cette plante aromatique était fréquemment employée en bouquet pour procéder à l’aspersion du sang expiatoire lors de la Pâque. Aussi, lorsque le psalmiste déclare: «Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur!», c’est une allusion directe à l’aspersion du sang expiatoire faite avec de l’hysope, et qui seule ôte le péché. Notons que lorsque Jésus fut cloué sur la croix, on approcha de ses lèvres une éponge remplie de vinaigre fixée à une tige d’hysope.
De même, l’étude comparative des différentes utilisations d’un même nom de lieu est vraiment enrichissante. Ainsi c’est à Joppé (ou Japho) que Jonas prit le bateau pour Tarsis pour tenter de fuir l’appel de Dieu à aller parler aux habitants non juifs de Ninive. Or c’est dans cette même ville que Pierre, peu avant de se rendre chez Corneille le païen, reçoit de Dieu la vision de la nappe et des animaux impurs qui le poussera à prêcher à son tour la bonne nouvelle aux non-juifs.
Autre exemple, l’étude des nombreuses références au désert tout au long de la Bible enseigne à quel point le désert est un lieu privilégié de révélation de Dieu et de son action transformatrice. Alors que le désert se dit midebâr en hébreu, ce qui signifie littéralement: «Là où la parole n’a pas de place», lieu d’incompréhension, la Bible montre que ce temps devient en réalité un moment de changement, de construction personnelle, de mise en route vers un nouveau pays.
C’est également particulièrement pertinent que Jésus naisse à Bethléhem, appelée ville de David car c’est là que ce roi, figure messianique, y naquit.