LES DEUX POSTULATS DE BASE DE L’ANALYSE TRANSACTIONNELLE
© Jacques Poujol. Pages extraites de son livre « L’accompagnement psychologique et spirituel, guide de relation », Empreinte Temps Présent, 2007. Disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail.
Les voici :
1. Les personnes naissent OK
Dire que les personnes naissent OK, cela signifie que non seulement les êtres humains participent pleinement aux mêmes droits, mais encore qu’ils sont dotés de potentialités et qualités, y compris celles permettant à chacun de résoudre ses problèmes, de s’équilibrer ou se rééquilibrer soi-même (et de chercher Dieu, ajouterons-nous). Autrement dit : toute personne a reçu en naissant un bagage complet et des outils suffisants pour construire une vie satisfaisante.
Par conséquent, toute déficience ou perturbation chez un être humain résulte d’une privation ou de conditions empêchantes, et, sauf obstacle matériel majeur (physique ou politique : dictature, etc.), toute souffrance peut faire l’objet d’un traitement constructif.
Cette affirmation est de Salomon Nasielski, qui est psychologue clinicien, analyste transactionnel, superviseur et formateur de psychothérapeutes à Bruxelles. Elle est tirée de son livre L’analyse transactionnelle, méthodes d’application en travail social et en psychologie clinique, écrit en collaboration avec Krack et Van de Graaf.
Nasielski cite l’Institut Cathexis, fondé par Jacqui et Moe Schiff, sorte de famille thérapeutique qui parvient à traiter des schizophrènes et des paranoïaques, par une prise en charge thérapeutique totale et continue, remplaçant toute médication psychotrope. La fondation Asklepieion, de son côté, (Martin Groder) soigne des psychopathes.
Nazielski précise que les paranoïaques non schizophrènes, de nombreux psychopathes et caractériels ne peuvent être soignés qu’à condition d’un traitement en communauté thérapeutique de modèle familial et dont tous les soignants adoptent une méthode unique, ce qui restreint les possibilités de cure aux quelques centres existants dans le monde.
2. Le concept de décision précoce remplace celui de maladie
Les analystes transactionnels expliquent les dysfonctionnements, les comportements inadéquats, les maladies psychosomatiques, les névroses, les psychoses et d’autres problèmes, en recourant à la notion de décision précoce, de scénario de vie.
Ces décisions, ou renoncements, ou choix douloureux, sont vus comme activement « voulus » par la personne dans sa tendre enfance, et voulus comme la solution de moindre mal face aux pressions de son entourage personnel, social et culturel dans lequel elle vit de 3 à 8 ans.
Ces choix sont effectués avec les moyens dont elle dispose à ces âges, donc plus réduits qu’à l’âge adulte. Lorsqu’elle sera moins dépendante et que son Adulte et son Parent seront plus développés, elle pourra redécider ce qui est le mieux pour elle.
Plus généralement, il découle de ce second postulat une responsabilisation de la personne. C’est seulement à cette condition qu’elle peut espérer reprendre pleinement son pouvoir sur sa vie.
Ainsi l’on peut dire que tout ce qui a fait l’objet d’une décision précoce peut faire l’objet d’une nouvelle décision (redécision) et que tout ce qui a été appris peut être désappris.
Enfin, cette redécision dans une thérapie ou une relation d’aide est le produit d’un travail dont 50% au moins doit être fourni par le client.