LE FEED-BACK DANS L’ÉGLISE

 

Chacun de nous aspire à vivre dans l’église la communion fraternelle, mais la condition indispensable à la communion, c’est une bonne  communication.

Rappelons, en deux mots, que la communication, c’est la transmission d’une information, quelle qu’elle soit, d’un émetteur vers un récepteur. Si la communication existe dans nos églises, il nous faut reconnaître que le feed-back y est par contre souvent négligé : on croit avoir été entendu et compris, on est satisfait de sa communication et on ne cherche pas à vérifier.

Qu’est-ce que le feed-back (ou retour) ? C’est l’information en retour qui permet à l’émetteur de savoir si le message qu’il a émis a été bien reçu et compris par le ou les récepteurs.

Le feed-back a deux aspects complémentaires : premièrement, l’émetteur de l’information (message, étude biblique, annonces, etc.) recherche l’impact que cette information a eu sur les personnes qui l’ont reçue. Il va pour cela étudier les réactions (verbales et non verbales) des membres de l’église.  Deuxièmement, en fonction des réactions qu’il a constatées chez ceux qui ont reçu son information, l’émetteur va lui-même réagir, et adapter sa communication, sa méthode de travail, pour mieux atteindre les objectifs qu’il vise dans l’église.

Le feed-back est particulièrement nécessaire dans deux domaines. Il l’est d’abord dans l’enseignement biblique, car celui-ci implique une pédagogie pour adultes basée sur trois principes simples.

Le premier est que celui qui est enseigné participe. L’adulte a déjà un acquis, un vécu qui l’influencent. Il est artisan de sa propre formation. Ce qu’il reçoit de nouveau vient se confronter avec ce qu’il croit déjà. L’enseignement qu’il reçoit doit l’amener à la réflexion, la décision, l’engagement. Il en attend quelque chose de concret pour sa vie quotidienne. Donc on peut dire que ses besoins (qu’il exprime justement lorsqu’on recherche auprès de lui un feed-back) et leur satisfaction, seront sa meilleure motivation.

Le deuxième principe de cette pédagogie est que si l’adulte écoute un enseignement, c’est par libre choix. Contrairement à l’enfant obligé d’aller à l’école, personne ne l’oblige à venir, il est motivé. Cette motivation a plusieurs origines : ses attentes, ses aspirations spirituelles, ses peurs, ses désirs, son plaisir, la conscience qu’il a de ses lacunes.

Le dernier principe de cette pédagogie est que la forme de l’enseignement ne doit pas être imposée, mais répondre à un dialogue entre celui qui le reçoit et celui qui le dispense. Le feed-back nourrira ce dialogue et aidera l’enseignant à mieux répondre

Le feed-back est également nécessaire dans la communication au sein de l’église. Veiller à chercher un feed-back devrait être un réflexe dans une église. Mais pour cela, il faut deux conditions : la transparence, et la confiance mutuelle, c’est-à-dire une attitude de coopération, qui se définit par ces aspects fondamentaux : une appartenance à l’église, une participation active à la vie de l’église, l’acceptation de rôles actifs dans l’église et un sentiment de responsabilité dans les résultats atteints et les décisions prises. Le feed-back permet que ce qui est dit dans l’église ne reste pas une simple information, mais devienne une réelle communication. Chercher à savoir comment les chrétiens ont reçu les informations qui ont été émises devrait se faire selon des critères scientifiques, rigoureux et objectifs. Il faut à la fois s’adresser à une certaine catégorie de membres de l’église, par exemple les moniteurs de l’Ecole du dimanche, l’équipe responsable de l’entretien des locaux ou l’équipe de louange, et d’autre part recueillir un feed-back auprès de l’ensemble des membres de l’église.

Ainsi le feed-back permet de se situer face aux objectifs que l’église se donne, il est un moyen de contrôler si on avance bien dans la ligne de ces objectifs. Chercher un vrai feed-back, c’est reconnaître la valeur de chaque membre, c’est capter ce qu’il vit pour, en retour, mieux le nourrir, lui donner de meilleurs soins pastoraux.