DIEU M’A CONSACRÉ À LUI ET M’A BÉNI

© Extrait de «L’équilibre psychologique du chrétien», Jacques Poujol, Empreinte Temps Présent, 2008. Ouvrage disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail.

Anne a fait un vœu à la naissance de Samuel : « Si tu donnes à ta servante un enfant mâle, je le consacrerai à l’Eternel pour tous les jours de sa vie », et elle l’a accompli : « Je veux le prêter à l’Eternel, il sera toute sa vie prêté à l’Eternel. » Jean-Baptiste a également été consacré à Dieu par ses parents. Dieu a dit à Jérémie : « Avant que tu fusses né, je t’avais consacré. » les sacrificateurs étaient consacrés à Dieu. Etre consacré signifie simplement : être à Dieu. Luther a dit que nous sommes tous consacrés au service de Dieu. Nous sommes des sacrificateurs pour Dieu le Père. Il nous a tous consacrés à lui. C’est un fait, que nous nous en sentions dignes ou non, que nous soyons fidèles ou non !

Il en est de la consécration comme du salut. Ce n’est pas à moi à dire : « Je me sauve ». Mais j’accepte le fait que Jésus m’a sauvé. Ce n’est pas à moi à dire : « Je me consacre à Dieu, mais j’accepte le fait qu’il m’a consacré à lui. Ma liberté reste totale. Dieu a sauvé tous les hommes, mais seuls ceux qui acceptent ce fait le sont véritablement. Jean-Baptiste et Samuel étaient consacrés à Dieu, mais restaient libres de ratifier par leur « oui » personnel l’engagement qu’avaient pris leurs parents. Je reste libre de dire « oui » au fait que je suis consacré à Dieu. Mais quelle merveilleuse base solide d’engagement que cette déclaration de Jésus : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi, je vous ai choisis et je vous ai établis. »

Dans l’église, il n’y a pas « ceux-qui-sont-consacrés » et puis les autres. Nous avons tous été consacrés à Dieu. C’est pour cela qu’il pourvoira à tous mes besoins alors que je marcherai dans les œuvres qu’il a lui-même préparées d’avance. C’est pour cela que je puis dire à tout moment : « Je suis capable, je suis l’homme (la femme) de la situation, parce que cela ne dépend pas de moi mais de Dieu qui m’a voulu et qui m’a consacré à lui. Les œuvres sont préparées d’avance pour moi, Dieu connaissant ma force ou ma faiblesse. J’ai confiance dans sa pédagogie pour ma vie. Il connaît ceux qui lui appartiennent, leurs capacités et leurs limites. Il sait de quoi je suis formé. »

1. JE SUIS BÉNI

Nous utilisons très souvent les mots « bénir » et « bénédiction ». Nous disons par exemple : « Le Seigneur bénit telle personne, telle église, tel pays ». Nous prions en lui demandant de « bénir » une personne ou nous-mêmes. Nous oublions souvent ceci : de même que nous ne pouvons dire « Je me sauve » ou « Je me consacre », mais que nous acceptons le fait que nous sommes bénis ou consacrés, de même nous ne pouvons nous bénir nous-mêmes ou chercher à être davantage bénis. Mais nous devons reconnaître par la foi que « Dieu nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ. » Le mot important ici est : en Christ. Réalisez-vous la vérité extraordinaire de cette parole ? Si vous êtes chrétien, vous êtes béni de toutes sortes de bénédictions spirituelles. En fait, il ne vous manque rien car « vous avez tout pleinement en lui ».

2. QUE SIGNIFIE ÊTRE BÉNI ?

Le mot hébreu pour bénédiction, berakha, peut avoir deux sens.

A. Dans le premier sens

La bénédiction est une forme d’énergie. Dire à quelqu’un qu’on le bénit, cela le signifie qu’on lui donne une certaine énergie. Cette énergie se traduit par l’accroissement.

La bénédiction dans la Bible, c’est la force spirituelle, l’énergie spirituelle par laquelle une chose ou une personne devient plus que ce qu’elle était initialement ou que ce qu’elle serait devenue naturellement. C’est ce qui permet à une semence de donner davantage de blé que ne recelait le germe même. Il y a une notion de surplus. L’homme peut alors faire plus que ce qui est normal. L’homme béni va être doté d’une force qui lui permettra de s’étendre au-delà de ce qu’il est, de faire au-delà de ses limites naturelles d’homme. Abraham va être béni, et avec sa femme pourtant stérile, il deviendra le père d’une multitude. Jésus bénit les pains et les poissons et ceux-ci atteignirent un nombre qu’ils n’auraient pas atteint sans la bénédiction.

Lorsque la Bible dit que Dieu nous a bénis en Christ, cela signifie qu’il nous donne d’être et d’aller au-delà de nous-mêmes, la capacité de vivre un plus dans les lieux célestes, dans le monde spirituel. Donc, quand Dieu nous bénit, ce n’est pas seulement au niveau matériel comme dans l’Ancien Testament (argent, travail, prospérité agricole), mais au niveau spirituel, il y a accroissement de l’énergie spirituelle en Christ.

B. Dans le deuxième sens

Le verbe bénir baroh’ est à rapprocher de la racine bereh’a qui signifie source. La bénédiction, c’est donc aussi la possibilité pour quelqu’un de connaître la source, l’origine des choses. Si la bénédiction n’était que ce surplus, ce surcroît d’énergie, cela réduirait la relation entre Dieu et l’homme à quelque chose d’intéressé. Bien sûr, c’est merveilleux, en étant bénis, de bénéficier d’un surplus d’énergie, mais Dieu veut que la bénédiction nous pousse aussi à remonter jusqu’à la source, l’origine de ce surplus, qui est Dieu lui-même.

N’oublions jamais ce deuxième aspect de la bénédiction. Lorsque nous nous sentons « bénis », n’attachons pas nos regards à la bénédiction (une guérison par exemple), mais allons plus haut, à la source et adorons celui qui nous a tant bénis. A travers Jésus qui est notre suprême bénédiction, nous atteignons une dimension que nous n’aurions jamais connue par nous-mêmes dans notre condition d’homme, mais aussi nous remontons jusqu’au Père, source et origine de tout. Jésus est le chemin qui nous mène au Père.