JE SUIS UNIQUE
© Extrait de « L’équilibre psychologique du chrétien », Jacques Poujol, Empreinte Temps Présent, 2008. Ouvrage disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail.
La nature nous enseigne ce caractère d’unicité : aucune feuille d’arbre n’est semblable à une autre, les millions de flocons de neige sont tous dissemblables. Dieu a placé dans le corps de tout homme une marque extérieur visible qui permet une identification certaine parmi les millions d’individus qui ont existé, existent et existeront : nos empreintes digitales. Nous sommes un original et la copie de personne. Même les vrais jumeaux sont différents.
1. L’HOMME A UNE PLACE UNIQUE DANS LA CRÉATION
« Qu’est-ce que l’homme ? Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, et tu l’as couronné de gloire et de magnificence. » Adam a été le point d’orgue de la création, le résultat d’une intervention spéciale de Dieu, car l’homme a été fait à son image. Paul dit que « nous sommes de sa race ». Jésus souligne que « l’Ecriture appelle dieux ceux à qui la Parole de Dieu a été adressée. » L’image de Dieu en l’homme subsiste malgré la chute et il y aura toujours un abîme entre l’animal et l’homme. Jésus récuse d’avance toutes les religions orientales les mettant sur le même plan, lorsqu’il dit : « Combien un homme ne vaut-il pas plus que beaucoup de passereaux. »
2. UN PRIX UNIQUE
Nous ne devons jamais nous rabaisser car c’est Jésus qui s’est abaissé pour nous, lui seul a pu dire : « Je suis un ver, et non un homme. » Même si nous pensons être tombés bien bas, même si l’image divine s’est altérée en nous par le péché, nous gardons notre dignité d’homme, « image et gloire de Dieu ».
Nous valons très cher :
- Aux yeux du Père, parce qu’il nous a créés
- Aux yeux du Fils, parce que cela lui a coûté la vie de nous racheter
- Aux yeux du Saint-Esprit, parce qu’il a choisi de faire sa demeure en nous
3. UNE PLACE UNIQUE DANS LE CŒUR DU PÈRE
Dieu a beaucoup d’enfants, mais connaît chacun d’eux de manière très profonde et très personnelle. « Je connais mes brebis », dit Jésus. Et qu’est-ce qui caractérise chacun mieux que le nom ? « Le bon berger appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent. » « Je t’appelle par ton nom, tu es à moi. »
En Genèse 22, Dieu dit à Abraham : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac. » La Bible nous donne ici le résumé d’une conversation qui a dû s’établir ainsi :
– Abraham ! Prends ton fils.
– Mais, Seigneur, j’en ai deux !
– Ton unique.
– Mais, Seigneur, chacun a une place unique dans mon cœur !
– Celui que tu aimes.
– Mais, Seigneur, je les aime tous les deux !
– Isaac.
– Alors, Seigneur, pourquoi ne l’as-tu pas dit tout de suite ?
Par ce dialogue (imaginaire, mais plausible), nous réalisons que bien qu’étant tous fils de Dieu, uniques et aimés de lui, nous avons chacun un nom différent, une personnalité différente. « Et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît si ce n’est celui qui le reçoit. »
« Réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. »
4. UNE PLACE UNIQUE DANS LE MONDE
Il est important d’avoir la conviction que l’on est « the right man in the right place » (l’homme qu’il faut à l’endroit qui convient). Osons être nous-mêmes, tels que Dieu nous a faits. En face de l’autre disons-nous : « Je lui apporte quelque chose, car jamais il n’a rencontré quelqu’un comme moi et jamais il n’en rencontrera, car je suis un exemplaire unique sorti des mains de Dieu. » Et bien sûr, réciproquement.
En réalité, je suis unique non parce que je suis tout, à moi tout seul, mais parce que je suis un élément indispensable de l’ensemble qu’est l’humanité. Ce sont tous les membres réunis qui forment le corps de Christ. Un de mes amis m’a raconté l’anecdote suivante : pour lui faire une farce, des étudiants en médecine sortant d’une séance de dissection mirent dans son assiette un doigt humain qu’il découvrit en soulevant sa serviette. Il fut troublé, non par l’aspect macabre de ce doigt (!), mais par le fait que ce doigt n’était pas là où il aurait dû être. En fait, il ne pouvait concevoir un doigt tout seul, non rattaché à une main, elle-même rattachée à un corps et ce corps rattaché à la tête. C’est le fait de voir un doigt détaché de son ensemble habituel, la main, qui était choquant. Ainsi, j’ai une place unique dans le corps de Christ et dans le monde, mais toujours je reste relié aux autres membres par le lien de l’amour.
On peut aussi comparer l’humanité à une tapisserie que Dieu tisse depuis l’aube des temps. Lui seul en connaît le dessin final. Chaque homme y inscrit son fil : rouge, bleu, vert, or ou blanc, il est indispensable à l’image finale. Jésus nous dit que nos noms sont inscrits dans le livre de vie. Les Juifs avaient leurs livres de généalogie dans le temple de Jérusalem, les Grecs inscrivaient leurs noms sur les bas-reliefs des édifices publics pour établir leurs généalogies, pour laisser une trace des grands événements de leur histoire.
Le livre de vie de l’Agneau, c’est cette tapisserie de l’humanité, et j’ai une place unique dans ce livre de vie, mon nom y est inscrit. Non seulement j’ai une « place au ciel », mais mon nom nouveau, c’est à dire ma personnalité nouvelle (puisque je suis en Christ) s’inscrit dans la tapisserie, l’histoire de l’humanité. Il ne m’appartient pas, à moi, de dessiner la tapisserie (c’est Dieu, le maître de l’histoire, qui le fait), mais il me revient d’y inscrire mon fil et je suis heureux, épanoui, quand je prends conscience que je suis à la place où Dieu m’a voulu.
Pour reprendre l’image du corps, si Dieu m’a fait œil, je ne cherche pas à être à tout prix l’oreille. Je ne jalouse pas non plus le pied ni la main. Il y a trop de chrétiens qui veulent toujours être une autre personne que ce qu’ils sont. Dieu s’est-il trompé lorsqu’il vous a fait tel que vous êtes ? Paul dit bien : « Si tout le corps était œil, nous serions bien avancés. Comment entendrions-nous ? Pourquoi le pied dirait-il : parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps ? » Certains chrétiens désirent être tel ou tel chrétien bien connu. Quel dommage ! Ni lui, ni personne d’autre n’aura jamais le privilège d’être témoin de Dieu dans votre famille, votre quartier, votre entourage, pour la bonne raison qu’ils ne sont pas cette personne extraordinairement unique : vous.