ET SI NOS ÉCHECS…

Cosette Fébrissy, article paru dans la Newsletter d’Empreinte Formations de novembre 2016

 

Dans le récit des « pèlerins d’Emmaüs », il semble bien qu’il s’agisse d’un couple déçu de l’espoir qu’il avait placé en Jésus de Nazareth. Il s’en retourne chez eux discutant de ce terrible échec que la mort de Jésus, qui les laissait dans la désillusion.

« De quoi discutez-vous en marchant ? » leur lance un étranger qu’il découvre cheminant à côté d’eux. Drôle de question. Ignore-t-il le drame qu’ils venaient de vivre, cet échec où se heurte leurs espoirs, leur foi – l’impasse pour eux ?

A quel moment leur échec s’ouvre-t-il sur un chemin de vie et de nouvelle espérance ? Au moment où, rompant le pain avec cet étranger qu’ils avaient invité à rester auprès d’eux, leurs « yeux s’ouvrirent », au moment où il les quitte. Il leur devient alors évident que c’est sur le chemin qui les ramène à Jérusalem que se trouve le passage de l’échec à l’espoir retrouvé.

Quelle image pour nos vies ! Si nos échecs déclenchent une crise personnelle ou collective – le mot crise, en grec, signifie séparer, resserrer -, il y a des moments où nos échecs peuvent servir à séparer en nous ce qui est du réel ou du rêve d’illusion, de la construction mentale personnelle – proche du déni de la réalité.

C’est cette réalité que le Seigneur, cet « étranger » – cet autre à côté de nous – veut nous rendre en nous séparant de nos interprétations personnelles. Il nous engage à prendre le chemin de retour vers Jérusalem, là où se trouve le Ressuscité, c’est-à-dire le triomphe de la vie sur la mort.