1. La guérison intérieure
A. Le salut
La première grande guérison, c’est bien sûr le pardon de nos péchés et la paix que nous recevons dans notre âme à ce moment là. Notre âme est ce qui nous permet d’exprimer la vie affective, intellectuelle et notre vie de relation avec les autres.
B. Les blessures de la vie
Or nous avons tous besoin d’être guéris d’une manière ou d’une autre, car la vie apporte à chacun des blessures plus ou moins profondes que Jésus veut et peut guérir. Et si le Saint-Esprit nous révèle une blessure même insignifiante à nos yeux, laissons Jésus nous guérir.
Nous serons étonnés de constater ensuite une plus grande liberté dans la vie de l’Esprit, et dans nos relations avec les autres. Rien n’est trop petit pour le Seigneur, même les cheveux de notre tête nous sont tous comptés.
La guérison intérieure est, pour prendre une image de l’Ancien Testament, une de ces villes fortes que Dieu nous demande de conquérir. Lorsque les Israélites sont entrés en Canaan, les combats ne faisaient que commencer. Il y avait des promesses, un pays de lait et de miel, des vallées et des sources, mais aussi des villes fortes à prendre, à l’image de Jéricho c’est-à-dire, autant de problèmes à régler ou de blessures à guérir.
La conversion ne fait pas tout !
Soyons clairs, ce n’est pas parce que quelqu’un est converti qu’il a résolu tous ses problèmes, ou qu’il est guéri de tout son passé !
Le plan de Dieu pour les Israélites étaient de les amener à conquérir tout le pays jusqu’à Jérusalem, la ville de la paix, qui a été la dernière ville prise, des siècles plus tard.
A la femme pécheresse, en Jean 8 v.11 Jésus dit : « Va et ne pèche plus », littéralement « entre dans la paix ». Il y a une progression dans la paix, un chemin de paix.
L’aveugle de Bethsaïda (Marc 8 v.25) fut guéri progressivement, par deux attouchements de Jésus.
Nous avons la même image en Ezéchiel 47 qui nous montre la progression du chrétien dans la plénitude de la vie spirituelle (qui inclut aussi la guérison). L’eau monte aux chevilles, puis aux genoux, aux reins et ensuite il faut nager.
Cette progression demande du temps ! Un nouveau converti est comme Lazare ressuscité, il est à nouveau en vie, mais il faut que quelqu’un lui enlève une à une chaque bandelette qui l’immobilise . « …Vous, déliez-le… » (Jean 11 v.44).
C’est cela la sanctification pratique, la guérison intérieure.
Ne confondons pas l’entrée dans la vie chrétienne et notre arrivée au ciel !
Dieu va nous aider à conquérir ces villes fortes, « nos Jéricho », ces obstacles qui ne doivent pas être contournés, mais affrontés et vaincus.
Ne disons pas : « Oh je suis un peu déprimé, je suis agressif, ou timide, j’ai tel ou tel problème, je le réglerai plus tard, pour le moment je grandis. Non, nous ne pouvons pas laisser derrière nous dans notre vie des « îlots de résistance » non résolus, non conquis, car ils grandiront avec le temps en risquant de nous mener dans une impasse dans notre vie spirituelle.
Nos difficultés à progresser, proviennent souvent de problèmes non réglés.
Nos échecs ou nos difficultés à progresser, proviennent souvent de problèmes non réglés, à l’exemple de tant d’hommes de la Bible.
Apprenons de l’exemple pratique suivant où se trouve la cause des problèmes:
Un chrétien conscient de ses faiblesses avait l’habitude de prier ainsi en public:
– » Seigneur, enlève de ma vie les toiles d’araignée ! « . Il répéta cette formule si souvent, qu’un jour un chrétien, lassé, pria ainsi juste après lui: » Seigneur, je t’en supplie, tue cette araignée qui cause tant de dégâts ! »
Ce genre de prière est efficace, car il est préférable de s’attaquer à la cause de nos problèmes plutôt qu’à leurs conséquences.
Voici quelques exemples bibliques :
- la jalousie de Caïn l’a poussé au meurtre
- la négligence d’Esaü lui a fait perdre sa bénédiction
- l’orgueil de Saül lui a fait perdre la royauté
- l’immoralité de David lui a fait perdre son enfant et le privilège de construire le temple. Il a ensuite assisté au déchirement de sa famille
- l’amour de Judas pour l’argent l’a amené au suicide.
Notons aussi qu’une fois Jéricho détruite, elle ne devait pas être rebâtie. Ne revenons plus sur les problèmes réglés ou sur les péchés pardonnés. Allons plus loin dans la conquête, progressons.
« Vous passerez ce Jourdain pour aller conquérir le pays que l’Eternel votre Dieu vous donne en possession. » (Josué 1 v.11)
C. Jésus veut nous guérir, et l’ennemi veut nous détruire
Alors que Jésus veut guérir les cœurs blessés (Luc 4 v.18), l’ennemi veut nous détruire ou nous maintenir prisonniers de nos problèmes. Jésus lui-même dit qu’il a été envoyé par son Père pour « guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour publier aux captifs la libération et aux aveugles le recouvrement de la vue et pour libérer les opprimés. »
C’est « pour la liberté qu’il nous affranchit » et non pas pour que nous traînions nos problèmes comme autant de boulets. Lorsqu’un pompier repêche un noyé, celui-ci est considéré comme sauvé dès cet instant (c’est la conversion), mais il ne sera vraiment et parfaitement sauvé qu’une fois ramené sur la rive, séché, réconforté, assisté moralement et spirituellement. Car il a peut-être cherché à en finir avec la vie, et le salut ne consistera pas seulement à le sortir de l’eau, mais à lui redonner le goût de vivre, à l’aider dans ses difficultés familiales, etc.
Par contre n’oublions pas que notre ennemi se réjouit lorsque les chrétiens restent, leur vie durant, avec des blessures ouvertes qui les affaiblissent. Il déteste nous voir heureux, libérés, épanouis, ou guéris, donc efficaces pour en aider d’autres pour les amener à la liberté. Il est le « meurtrier », il « poursuit notre âme », il est le « voleur et le brigand », il vient pour « dérober, égorger et détruire », il nous fait douter de la Parole de Dieu : « Dieu a-t-il réellement dit » qu’il peut guérir les blessures de mon cœur et de mon subconscient ?
Sa ruse est de se faire oublier en nous faisant croire que c’est nos propres pensées ou en grossissant nos problèmes au point que nous désespérions d’en sortir.
Si nous savons le reconnaître dans les tentations venant de l’extérieur, souvent nous oublions qu’il peut trouver un accès au travers des problèmes non résolus de notre vie.
» Car c’est du dedans, du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicité, les meurtres, etc. » (Mat 15 v. 19)
» Vous serez comme un homme qui fuit devant un lion et qui rencontre un ours, qui gagne sa demeure, appuie sa main sur la muraille et que mord un serpent » (Amos 5 v.19)
Si le serpent nous mord c’est qu’il peut pénétrer par une faille, et la muraille ici est une image de notre personnalité.
Alors l’ennemi va tout faire pour empêcher que se reconstruisent les brèches de notre personnalité, car s’il n’y a plus de brèches, si les blessures sont cicatrisées, nous pourrons dire par la foi, comme Jésus : « L’ennemi vient, mais il n’a rien en moi »
Le livre de Néhémie montre « les murailles de Jérusalem en ruines, les portes consumées par le feu, les enfants d’Israël au comble du malheur ». Néhémie ( qui est une image de Jésus) va reconstruire les murailles. Sanballat, (avec ses alliés) qui est une image de l’ennemi, va ruser pour contrecarrer la reconstruction qui se fera malgré tout. Notre attitude face à l’adversaire doit être celle de Néhémie : « Vous n’avez ni part, ni droit, ni souvenir dans Jérusalem. »
D. Six façons de traiter nos problèmes sans pour autant les régler
1. La projection
Pour me disculper, pour ne pas porter moi-même le tort de mes blessures, je cherche à faire reposer la responsabilité du problème sur quelqu’un d’autre (la société, les circonstances, Dieu qui m’a fait comme je suis, mes parents). Adam répond : « La femme que tu as mise près de moi, m’a donné de l’arbre et j’en ai mangé » et la femme dit : « Le serpent m’a séduite et j’en ai mangé ».
Ainsi on projette toujours la faute sur l’autre. Lorsque deux automobilistes s’accrochent, c’est toujours la faute de l’autre ! Que de coupables, que de responsables, je peux trouver pour ne pas reconnaître ma responsabilité dans ma vie.
2. La compensation
Pour rétablir la balance de mes fautes, de mes erreurs, devant Dieu et devant les hommes, pour les compenser, je vais faire du bien. Autrement dit, je paie pour mes péchés et pour mes fautes. David après avoir péché, bien qu’il ait reçu le pardon de Dieu, pense qu’il lui faut faire quelque chose de plus. Il décide de lui construire un temple, alors que Dieu ne lui a pas demandé cela. Inutile de passer par exemple, plus de temps avec Dieu, donner davantage d’offrande, lire davantage la Bible, si c’est dans le but inconscient de compenser une faute, une erreur. Dieu nous pardonne gratuitement, nous n’avons rien à y ajouter. Les choses les plus difficiles à accepter, ce sont l’amour et le pardon gratuit du Seigneur. Et notre tendance en nous, c’est de vouloir compenser, pour nous racheter d’une faute.
3. Le défoulement partiel
C’est le principe de la marmite à vapeur, de la Cocotte-minute, on lâche la pression, on évacue le trop-plein pour être soulagé. Autrement dit, on confesse partiellement un péché, une faute une erreur, on résout à moitié un problème. C’est l’histoire du contribuable qui a fraudé le fisc dans sa déclaration d’impôt. Puis sa conscience le travaille, il est troublé, alors il envoie un chèque à son percepteur en ajoutant dans la lettre : « Si je ne dors pas mieux, je vous enverrai le reste ! » Le défoulement partiel soulage un moment notre conscience, mais le problème n’est pas réglé et refera surface tôt ou tard.
4. L’euphémisme
Déjà quatre ! Vous voyez que l’on ne manque pas de ressources pour ne pas régler ses problèmes ! L’euphémisme c’est l’adoucissement d’une expression par l’emploi d’un mot favorable. Un vol sera appelé un « emprunt » ; un mensonge, une « exagération ». L’adultère devient une « liaison ». Mes fautes sont dues à ma nature, à mon caractère, mes erreurs, c’est les circonstances qui sont responsables. Or Dieu nous pardonne si nous appelons les choses par leur nom : « Je t’ai fait connaître mon péché ; j’ai dit : j’avouerai mes transgressions à l’Eternel ». Ne cherchons pas à fuir en essayant de trouver d’autres mots pour ne pas assumer la responsabilité de notre vie passée.
5. La rationalisation
Dans ce procédé, je trouve après coup des raisons convaincantes pour justifier mon attitude et supprimer l’angoisse de ma culpabilité. Je le fais souvent en invoquant une valeur supérieure. Je mens, mais c’est pour un bien. C’est un pieux mensonge. J’ai de « saintes colères ». Vous savez, l’adversaire a beaucoup de valeurs supérieures à nous proposer. Pensez à l’exemple dramatique des deux filles de Lot qui excusent leur relation incestueuse avec leur père par ces mots : « C’est afin que nous conservions la descendance de notre père ». (Genèse 19 v.32)
6. Le refoulement
Il est très fréquent. Le refoulement consiste à expulser dans mon inconscient un souvenir conscient qui me trouble.
Ainsi Moïse tue l’Egyptien et le cache dans le sable en pensant qu’en enterrant le cadavre, il enterre aussi le souvenir de son crime au fond de son inconscient. L’effet et les sentiments que j’enfouis paraissent oubliés, mais si le péché n’a pas été avoué à Dieu, si les blessures n’ont pas été guéries par le Seigneur, tout cela va continuer à ronger ma santé psychique.
« L’œil était dans la tombe et regardait Caïn » (Victor Hugo). Les asiles psychiatriques sont pleins de gens ayant refoulé leurs problèmes. Dieu connaît ce qui est profond et caché, il connaît tout de moi. Dieu connaît les blessures cachées en nous, que nous ne sommes pas toujours capables de voir. Quand nous demandons à Dieu de sonder notre cœur, il révélera les zones d’ombres de notre passé et les mettra en lumière au moment opportun.
Que ma prière soit : « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur! Eprouve-moi, et connais mes pensées! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » (Psaume 139 v. 23)
Est-ce que je suis d’accord de laisser à Dieu ce droit de regard dans ma vie ?
E. La vraie guérison intérieure est-elle lente ou rapide?
Certains, on le voit dans la Bible, sont guéris rapidement. La Samaritaine cherchait l’amour, Jésus dirige son regard vers l’amour de Dieu. Par une parole de connaissance « Tu as eu cinq maris », elle reçoit la révélation que Dieu connaît tout de sa vie, de ses besoins affectifs. Elle est guérie rapidement.
Parfois un simple entretien, un moment de prière au cours duquel le Seigneur parle et révèle la source du problème, suffisent pour arriver à une guérison intérieure.
NÉCÉSSITÉ DES DONS SPIRITUELS
Là, je crois que les dons spirituels sont très importants, le don de la parole de connaissance, la parole de sagesse, le discernement des esprits, la prophétie. Nous devons rechercher ces dons, si nous désirons aider les gens à guérir intérieurement. Dieu peut nous aider, il ne va pas nous laisser sans armes pour répondre aux besoins des gens.
Il y a des personnes qui ayant beaucoup souffert moralement mettent plus de temps à recevoir la guérison, la plaie ouverte va se cicatriser plus lentement.
Néanmoins, l’idéal est de vouloir résoudre rapidement ses problèmes pour ne pas rester des ASP (Assistés Spirituels Perpétuels !). Il faut dire non à des entretiens malsains, pendant des années et des années et qui ressemblent à une mauvaise psychanalyse.
Toute introspection personnelle ou provoquée par une tierce personne est non seulement malsaine mais elle est dangereuse.
F. Qui guérit?
Dieu peut utiliser les hommes pour nous guérir : « Vous, déliez-le ! » Mais adressons-nous seulement à des chrétiens mûrs, équilibrés et expérimentés. Ce ne sont pas les méthodes qui nous guérissent, ni les moyens, mais c’est bien Dieu. Dans le peuple d’Israël, on ne trouvait pas de médecin, ce métier n’existait pas. C’était Yahvé Rapha, « Je suis l’Eternel qui te guéris ».
Ce qui est important, ce n’est pas comment je prie, mais vers Qui je me tourne quand je prie. Je m’adresse à Jésus, qui sur la croix a porté mes maladies, qui m’a guéri par ses meurtrissures, qui a triomphé des dominations, des autorités dans les lieux célestes.
Le Seigneur utilise pour nous guérir :
- Le Saint-Esprit « qui nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas prier efficacement, nous ne trouvons pas les paroles justes, alors l’Esprit lui-même intervient et plaide en notre faveur. C’est lui qui intercède en nous, sans parole, dans ces soupirs qui montent du plus profond de nos cœurs . Et Dieu qui lit dans les cœurs et y scrute les pensées les plus secrètes comprend le langage de l’Esprit. Il connaît ses aspirations, il sait discerner le sens de ces soupirs, car l’Esprit intercède pour nous, son peuple, en harmonie avec la volonté de Dieu » (Romains 8 v.26-27).
- La Parole de Dieu, « pénétrante jusqu’à partager âme et esprit ». Dieu peut nous montrer des choses très précises, un peu comme Nathan qui vient trouver David et qui lui dit : « Voilà le problème, tu es cet homme là ».
C’est pourquoi, le chrétien s’il veut aider quelqu’un, doit rechercher l’assistance du Saint-Esprit, (en particulier par les dons spirituels) et la pensée de Dieu révélée par sa Parole, et pas seulement donner des conseils psychologiques même justes.
G. Prendre la décision de guérir
Il y a des gens qui voudraient bien guérir, mais qui n’ont jamais pris la décision de guérir. Vous vous souvenez de l’histoire du paralytique depuis 38 ans que Jésus rencontre à la piscine de Béthesda (Jean 5 v.6) et à qui il dit : « Veux-tu être guéri ? » Cette question paraît vraiment curieuse.
Certains chrétiens se complaisent dans leur problèmes parce que c’est leur façon d’exister à travers leurs problèmes. Ils attirent ainsi l’intérêt sur eux, des responsables de l’église, des amis du groupe de prière, et ils traînent leurs problèmes d’année en année. C’est dommage, car ce n’est pas le plan de Dieu que nous pompions toute l’énergie de l’église, mais bien plutôt que nous soyons des chrétiens solides, sur qui le Seigneur peut compter, des colonnes dans l’église.
Si c’est votre cas, je vous encourage à choisir d’être guéri, à choisir de vivre.
PRINCIPE BIBLIQUE DU CHOIX
Il y a une loi dans la Bible, très importante, valable non seulement pour la guérison, mais pour notre vie spirituelle toute entière.
C’est par des choix que nous dessinons notre vie, par des choix nets que nous définissons notre personne et que notre vie peut s’épanouir. Et le vrai choix implique une réflexion. C’est pourquoi Jésus en appelle toujours à notre volonté. Le facteur principal du choix, c’est la confiance. Je choisis mon conjoint parce que j’ai confiance en lui. La Bible est le livre du choix par excellence, donc elle va nourrir ma confiance pour mes choix. C’est pourquoi, il y a tant de promesses, tant d’histoires qui me disent : « Tu fais bien de choisir ce chemin là ».
« Choisis la vie afin que tu vives ! » nous rappelle Deutéronome 30 v.16). Ma vie n’est pas un état stable, elle est rythmée par une succession de renaissances, marquées par mes choix.
Dans la Bible, choisir est un acte créateur. Chaque fois que je choisis, je crée quelques chose. Chaque fois qu’il y a séparation, il y a création. Dans la Genèse 1, ce qui sort de la séparation du jour et de la nuit est mieux que ce qu’il y avait au départ. Quand Dieu m’appelle à choisir, à me séparer de quelque chose, c’est parce que c’est mieux. Par exemple quand je choisis de me marier, c’est parce que je pense que c’est mieux la vie de couple que la vie de célibataire. Le choix et la séparation donne quelque chose de plus grand que ce qu’il y avait auparavant. C’est cela la différence. Dans le monde, c’est le contraire, quand je choisis, je me sépare de quelque chose, je perds quelque chose. Dans la vie chrétienne, choisir dans la confiance, se séparer, c’est créer quelque chose de plus grand que ce qu’il y avait auparavant. Ma vie est donc rythmée par ces choix, qui sont des séparation-création. Quand je me sépare de la vie de célibataire, il y a une création, une autre réalité, le couple. Il n’y a pas de frustration, mais une renaissance dans une création plus complète.
Abraham se sépare de son pays, mais il va y avoir la création du peuple de Dieu.
Jésus se sépare de la gloire du ciel, mais le fruit de son choix, c’est la création de l’Eglise.
La dernière séparation, c’est la mort, qui nous fera entrer dans une vie meilleure.
Choisir de guérir, n’est donc pas perdre quelque chose, (l’intérêt des autres, leur apitoiement sur moi), c’est gagner Christ, c’est gagner la liberté, la vie intérieure forte, la force, la paix, la joie, la possibilité d’aider les autres.
Mais avant ce choix, il faut que je reconnaisse mes blessures. Mais si je ne reconnais pas mes blessures, je ne comprends pas la nécessité d’être guéri. Il faut d’abord le diagnostic avant les remèdes.
Il ne faut pas que je fasse porter la responsabilité sur les autres en multipliant les demandes de conseils à tous les chrétiens que je connais.
H. Un proverbe chinois
« Le plus long voyage commence par le premier pas. »
Voulez-vous faire ce premier pas ? Dieu fera tous les autres. C’est une question de volonté et non pas de possibilité !
Dans la guérison intérieure, Dieu fait ce qu’il nous est impossible de faire, c’est-à-dire qu’il nous guérit. Mais il nous demande seulement ce qui est en notre pouvoir : manifester notre désir d’être guéri, par un geste, par une parole, par une prière : « Seigneur, je veux être guéri ».
Le lépreux dit : « Seigneur, si tu le veux tu peux me rendre pur ! »
L’aveugle dit : « Seigneur, que mes yeux s’ouvrent et que je voie ! »
La femme malade qui touche le vêtement de Jésus dit : « Si je puis toucher seulement son vêtement, je serai guérie !»
Corrie Ten Boom raconte qu’elle s’est trouvée face à l’un des anciens gardiens du camp de concentration où elle avait été enfermée avec sa sœur, qui était morte dans ce camp. Elle s’est retrouvée face à cet homme après une réunion. Il implorait son pardon, et elle ne pouvait lui accorder tout de suite, on la comprend.
Elle voulait néanmoins être guérie de sa haine et le dit au Seigneur dans son cœur : « Seigneur, je veux pardonner mais je ne peux pas ». Par un acte de sa propre volonté, elle tendit sa main à son ancien bourreau et lui pardonna. Elle dit qu’au moment où elle tendit la main, où elle disait « Je veux être guéri de ma haine », l’amour de Dieu l’inonda comme un fleuve et cet amour de Dieu passa au travers de sa main vers son ancien ennemi. Elle avait fait le premier pas, Dieu avait fait les autres.
I. La pierre d’angle
Le roi David avait préparé tous les matériaux (pierres, or, argent) pour que son fils Salomon construise le Temple. Une tradition raconte qu’au moment de commencer à construire, panique ! on avait égaré la pierre d’angle. Impossible de rien faire sans elle. Chacun avait son opinion sur cette pierre d’angle qui devait permettre à toutes les pierres de trouver leur place. Les uns la voyaient très grosse, les autres plus petites, tous l’imaginaient en tous cas de proportions parfaites. Or, quand on l’eut retrouvée, c’était une pierre ordinaire, sans beauté ni éclat, mais quand on la plaça, on vit que toutes les autres pierres s’emboîtaient parfaitement sur elle. Toute la construction reposait sur cette pierre bien ordinaire.
Cette tradition nous rappelle bien sûr en premier que Jésus est la pierre d’angle sur lequel tout l’édifice de nos vies. Mais nous tirons aussi une leçon concernant la guérison intérieure. Si nous retrouvons la pierre d’angle, toute ordinaire, sans beauté, ni éclat, c’est-à-dire, la première décision à prendre, la première prière toute simple : « Seigneur, guéris-moi », tout le reste suivra, la guérison et la reconstruction de ma personnalité. Ne disons pas : « Je ne peux pas, je n’ai pas la volonté ». On trouve toujours assez de volonté pour dire : « Seigneur, je veux être guéri ».