LES CONSEQUENCES DE LA VIOLENCE CONJUGALE

 

 © Cosette Fébrissy, Jaques Poujol, Valérie Duval-Poujol

Pages extraites de leur livre « Violences conjugales – Accompagner les victimes », Empreinte Temps Présent, 2020, avec autorisation.

Disponible sur le site de la librairie 7ici ou par mail.

 

Tatiana-Laurence Delarue[1], chroniqueuse et animatrice, ancienne victime, écrit à son nouveau compagnon : « Tu as rencontré une victime, une femme proie, une femme détruite, vide, perdue, soumise. Je ne savais plus qui j’étais, qui je voulais être. »

Les répercussions des violences conjugales se font ressentir, immédiatement et sur des années, voire sur la vie entière, dans plusieurs sphères (cette liste est non exhaustive) :

 

a) La sphère physique

Des troubles peuvent apparaître ou s’aggraver :

  • Des lésions corporelles simples ou graves partout, conduisant parfois à l’invalidité ou au décès.
  • Des troubles pulmonaires (asthme, bronchites chroniques, insuffisance respiratoire)
  • Des problèmes neurologiques
  • Des troubles digestifs (intestin irritable)
  • Des problèmes gynécologiques et sexuels
  • Des problèmes pendant la grossesse et après la naissance : complications, fausse-couche, rupture utérine, retard de croissance in utero
  • Des troubles endocriniens, immunitaires, allergiques, ORL, dermatologiques, cardio-vasculaires, diabète, cancer, dorso-lombalgies, syndrome de fatigue chronique…

 

b) La sphère psychologique et psychosomatique

Selon le psychiatre Christophe Dejours, « la psychosomatisation est un processus par lequel un conflit qui ne peut trouver d’issue mentale ou comportementale, déclenche dans le corps des désordres endocrino-métaboliques, point de départ d’une maladie organique. » 

  • Un abus de substances : alcool, drogues, tabac, jeux, anxiolytiques, somnifères, antidépresseurs, analgésiques
  • Des dépressions (pour plus de 50 % des victimes), un trouble anxieux généralisé (TAG), le sentiment d’être déconnectée, dépersonnalisée
  • Le sentiment de danger permanent, l’hypervigilance, l’irritabilité, l’incapacité de se projeter dans l’avenir, de vouloir aimer, d’être mère, la honte, la culpabilité
  • Des automutilations, des tentatives de suicide, un suicide
  • Des comportements sexuels à risque, la prostitution, le mépris de son corps
  • Des maux de tête, une perte de mémoire, des difficultés de concentration
  • Des troubles du sommeil et de l’alimentation, l’anorexie ou la boulimie
  • Des psychotraumatismes que nous détaillons plus bas, tant ils sont importants.

 

c) La sphère sociale

  • L’absentéisme à ses études, au travail, des difficultés à étudier ou à travailler correctement dues à un mauvais état de santé général, le harcèlement par son partenaire sur son lieu de travail, la perte de son emploi
  • L’isolement de sa famille, de ses amis, de son église, l’absence d’appuis

 

[1] DELARUE Tatiana-Laurence, 10 ans après, vivre heureuse après les violences conjugales, Trédaniel, 2019, 304 p. Témoignage facile à lire, des infos pratiques.