7. Les types de sanctions
Beaucoup de parents sont dans le flou quant à la manière d’enseigner aux enfants le respect des lois. Ils se plongent dans la lecture de nombreux ouvrages et articles qui parlent des fessées, des interdictions, des punitions et des permissions. Bien que cette question dépasse le cadre de cet ouvrage, nous faisons quelques remarques générales qui pourront guider les parents.
A. Les conséquences infligées à l’enfant ont pour but de lui faire davantage prendre conscience de ses responsabilités et de la nécessité de se contrôler.
La correction qui accentue chez l’enfant le sentiment de son impuissance est mauvaise. Traîner une jeune fille de seize ans à l’école contre sa volonté n’a pas de sens et ne développe pas la motivation interne dont elle aura besoin dans deux ou trois ans à l’université. Un système de récompenses et de sanctions qui la stimule à aller en classe, dans son propre intérêt, a davantage de chances de réussir.
B. Les sanctions doivent être proportionnées à l’âge.
Pensez à ce que la sanction infligée représente pour l’enfant. Ainsi, une fessée humiliera et révoltera un adolescent. En revanche, appliquée correctement à un enfant de quatre ans, elle l’aidera à structurer son psychisme.
C. Les sanctions doivent être proportionnées à la gravité de l’infraction.
Tout comme le système judiciaire prévoit différentes peines d’emprisonnement en fonction des crimes commis, les parents doivent faire la nuance entre les fautes mineures et les fautes graves. Autrement, les sanctions sévères perdent tout leur sens.
Un client me confia un jour: «Mes parents me fouettaient pour de petites choses comme pour des fautes graves. J’ai donc été impliqué dans des bêtises sérieuses. Cela me rapportait plus pour la même correction.» Une fois que vous avez été condamné à mort, quel intérêt auriez-vous à vous améliorer?
D. Les limites ont pour but de développer une motivation personnelle profonde liée à des conséquences.
Bien éduquer les enfants, c’est vouloir qu’ils se lèvent à l’heure pour aller à l’école, qu’ils se conduisent de façon responsable, qu’ils sachent montrer de la compréhension et prendre soin d’autrui non parce que c’est important pour les parents, mais parce que c’est dans l’intérêt des enfants. L’enfant atteint la vraie maturité lorsque l’amour et le respect des limites font partie de sa personnalité. Si ce n’est pas le cas, nous avons élevé des moutons obéissants qui, avec le temps, iront à leur perte.
Les parents sont investis d’une lourde responsabilité: enseigner à leurs enfants la nécessité de se respecter eux-mêmes et de respecter les autres. Elle est sérieuse parce que la Bible le dit: «Mes frères et mes sœurs, ne vous mettez pas tous à enseigner! Vous le savez, nous qui enseignons, on nous jugera plus sévèrement que les autres» (Jacques 3.1).
Nous n’avons évidemment aucune garantie que les enfants tiendront compte de nos instructions. C’est en définitive à eux qu’incombe la responsabilité d’écouter et d’apprendre. Leur responsabilité croît avec l’âge. Il ne fait cependant aucun doute que plus nous nous intéressons à la question des limites, plus nous les appliquons, plus nous augmentons les chances que nos enfants les apprennent et les respectent dans le monde des adultes où ces limites seront très nécessaires chaque jour de leur vie.