3. Conclusion et bibliographie

Tous ces sentiments, ces affects liés à la douleur, nous avons, nous les adultes, les mots pour les dire. Les enfants, surtout les enfants petits n’ont ni les mots, ni les processus intellectuels qui leur permettent de comprendre ce qui se passe, c’est pourquoi il est fondamental que les professionnels analysent les sentiments que l’enfant qui souffre dépose en eux, pour y répondre par une médication appropriée, mais aussi par des mots pour expliquer, car ces médicaments ont parfois des effets secondaires qui doivent être annoncés et il faut parfois du temps pour trouver la bonne médication antalgique.

Le traitement de la douleur de l’enfant a fait des progrès considérables. Mais en fonction de l’âge, le vécu douloureux s’associe à d’autres sentiments en particulier l’impuissance et son corollaire l’abandon. La présence des parents pendant les hospitalisations est un changement presque aussi important que la prise en compte de la douleur. Des réponses adaptées à l’âge de l’enfant concernant la nature de la maladie, la nature du traitement permet aussi une meilleure « maîtrise ».

Le parler vrai des parents est aussi très important, car la souffrance de ceux-ci doit pouvoir au moins partiellement être dite à l’enfant. Mais il n’en demeure pas moins qu’à la douleur physique s’accrochent toujours à d’autres sentiments, d’autres sensations. Ce n’est pas pour rien que la douleur est plus intense pendant la nuit. Bien entendu, il y a douleur et douleur.

Mon souhait est bien entendu que la douleur soit allégée au maximum pour que l’enfant malade puisse continuer à vivre le plus normalement possible. Mais le traitement de la douleur n’est qu’une partie du traitement de l’enfant. La maladie, met l’enfant et sa famille dans un milieu inconnu, dangereux.

En aucun cas, le traitement médicamenteux de la douleur ne doit nous faire oublier que l’annonce de la maladie, la séparation, le traitement dans un milieu inconnu peuvent avoir des effets très traumatisants et que seuls les mots permettent de lutter efficacement contre la douleur psychique, contre l’angoisse, contre la peur.

Bibliographie

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