1. Les thérapies comportementales

Depuis environ 40 ans, dans les pays anglo-saxons, et depuis une vingtaine d’années en France, se développe un ensemble de théories scientifiques qui tentent d’expliquer et de traiter les problèmes du comportement humain : le COMPORTEMENTALISME.

Les thérapies comportementales utilisent une méthodologie vérifiée expérimentalement, basée sur les techniques d’apprentissage pour modifier progressivement les comportements inadaptés d’évitement d’une situation émotionnellement déstabilisante.

Il faut entreprendre une VERITABLE REEDUCATION. Il faut apprendre à se débarrasser de ses mauvaises habitudes qui sont devenues une seconde nature, SE DECONDITIONNER par des méthodes d’habituation à de nouveaux comportements pour réapprendre à être nous-mêmes.

Il s’agit de S’EXPOSER AUX SITUATIONS ANXIOGENES. Il faut s’immerger progressivement, selon un plan de réalisation de tâches mis au point entre nous et le thérapeute, dans les situations que nous avions l’habitude d’éviter, de manière prolongée et répétée jusqu’à que celles-ci ne provoquent plus aucune anxiété.

Toute exposition passe par trois phases : la montée, la stabilisation et la descente d’une durée moyenne de trois quart d’heure. C’est pendant la première phase, devant la montée de notre angoisse, que nous devons résister à l’envie de fuir, nous constatons que l’angoisse finit par diminuer et sera moins forte la prochaine fois que nous serons confrontés à une situation identique. La répétition nous la rend peu à peu familière, nous sommes alors entrés dans le processus d’HABITUATION. Les réactions émotionnelles excessives décroissent : l’accélération cardiaque et respiratoire diminue, nous arrivons mieux à nous contrôler.

Ainsi l’agoraphobe, dont la première tâche aura été de sortir simplement sur le pas de sa porte, va peu à peu cesser d’avoir peur de la rue ; de même le phobique social va, par exemple, comme première tâche, s’efforcer d’accoster des inconnus pour leur demander l’heure et comme tâche finale il pourra postuler pour un poste. L’agoraphobe va cesser d’associer automatiquement la rue à l’anxiété et le phobique social de considérer autrui comme source d’angoisse.

Une thérapie comportementale se déroule donc en plusieurs phases :

Une période d’analyse comportementale où le thérapeute et le patient, dans une collaboration indispensable, cherchent à mettre en évidence les éléments importants des situations-problèmes du patient. Divers moyens sont utilisés pour évaluer ce problème (auto-observation, tests, questionnaires, entrevues…).

Un contrat thérapeutique est établi entre le thérapeute et le patient.

Une technique thérapeutique choisie par le thérapeute et le patient (clairement informé) est mise alors en application. Les effets de cette technique sont évalués par des mesures régulières des comportements-problèmes, et les modifications comportementales ainsi constatées permettent au thérapeute et au patient de confirmer leurs hypothèses et les motivent pour poursuivre une thérapie qui doit se dérouler jusqu’à son terme. La durée du traitement est variable (quelques mois), mais le patient doit participer activement durant toute la thérapie.

Quelques exemples de thérapie comportementale :

  • La désensibilisation systématique, appliquée dans les cas de phobie, consiste en l’apprentissage d’une relaxation, la construction d’une hiérarchie de situations et la confrontation du patient (sous relaxation) en imagination à ses situations-problèmes.
  • L’affirmation de soi est appliquée dans toutes les difficultés de communication, avec des jeux de rôle sur les situations-problèmes du patient, une évaluation des comportements verbaux et non-verbaux du patient dans les séances et dans sa vie quotidienne.