1. LE MARIAGE

Actuellement, aucune église n’est épargnée par le problème que pose le divorce entre conjoints, alors qu’il y a vingt-cinq ans, la question ne se posait pas en son sein. Les divorces étaient rares autant dans la société que dans l’église, ne justifiant pas de s’en préoccuper outre mesure.

Les chrétiens sont dans la confusion, ne sachant pas que croire, mélangent la tradition avec l’enseignement biblique et ne savent pas où trouver de l’aide.

Pour ne pas entrer dans des jugements rapides, péremptoires et culpabilisants, il est indispensable de s’intéresser à ce que la Bible dit au sujet du mariage et du divorce.

Unions libres, divorces, remariages envahissent nos églises. La jeunesse est dans la confusion, le mariage ne constituant plus une base solide pour la vie du couple.

Nous devons apprendre, dans notre société actuelle, à rétablir les fondements du mariage et du divorce selon les principes bibliques, sans tomber dans le piège du radicalisme qui rejette tout en bloc, afin de ne pas réduire à néant les valeurs de la vie chrétienne.

Qu’est-ce que le mariage ?

Dieu a établi le mariage dès le début de l’histoire de l’homme.

L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. (Genèse 2 : 24).

Le mariage n’est donc pas une invention humaine : il est assujetti aux lois et aux règlements établis par Dieu, c’est pourquoi Jésus confirme cette institution en Matthieu 19 : 4 et Marc 10 :7.

N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ?

Il est une institution fondamentale, indissoluble par son origine et par son but, un élément de la société humaine. L’attaque contre l’institution du mariage sape les fondements de la société. Du fait que le péché existe, la rupture du lien conjugal existe aussi.

Le mariage n’est pas une structure pour propager la race humaine : il n’est pas réduit aux relations sexuelles et il diffère de l’union sexuelle. Les relations sexuelles en elles-mêmes ne constituent pas un mariage et ne le brisent pas non plus, en cas d’adultère.

Un mariage est consommé quand un homme et une femme échangent leurs vœux devant Dieu et l’un envers l’autre dans une relation d’alliance.

L’étude du mariage ouvre la voie à l’étude du divorce. Certaines personnes n’admettent pas que le divorce soit la dissolution du mariage.

Mariage et célibat

En Matthieu 19 : 11, 12 et 1 Corinthiens 7 : 7, la Bible parle du célibat comme un don : Je voudrais que tous les hommes soient comme moi ; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre, faisant exception à la règle de Genèse 2 : 18 et 24.

En 1 Corinthiens 7 : 32 à 34, Paul indique que les célibataires ont reçu en don la capacité de mener une vie épanouie dans le service du Seigneur.

Or, je voudrais que vous soyez sans inquiétude. Celui qui n’est pas marié s’inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur ; et celui qui est marié s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme.

Mariage et célibat sont bons en fonction des personnes et des situations.

La signification du mariage : l’alliance du compagnonnage

La raison du mariage est de résoudre la solitude : c’est une alliance du compagnonnage.

Ce concept apparaît dans Malachie 2 : 14 : L’Eternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, que tu as trahie, bien qu’elle soit ta compagne et la femme de ton alliance.

Le mot compagne contient la notion d’union ou d’association.

Le mariage devrait signifier à chacun des époux le désir de satisfaire le besoin de compagnie de l’autre.

Pourquoi ?

Et l’Eternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. (Genèse 2 : 18)

Dieu décide de lui faire un secours comme son correspondant/co-répondant.

« Il n’est pas bon pour le glébeux d’être lui seul. Il risque de s’ennuyer, commente-t-on souvent. Lecture superficielle à notre sens, mais révélatrice de ce qui sous-tend le texte : le thème de la femme complément, encore largement développé aujourd’hui. L’homme sans la femme serait incomplet (il lui manque une côte), manière de suggérer que la norme de l’humanité reste masculine ?

Selon le jeu de mots féministe, le récit de la Genèse est bien « his-story », fidèle reflet d’un monde réel où l’histoire et l’activité socio-économique se conçoivent au masculin, où l’être et le faire de la femme ne se conçoivent qu’en fonction de l’homme.

A noter encore que contrairement à lui, elle n’aura pas connu la solitude fondamentale de l’être humain ; or c’est le seul mal dont le texte dit explicitement qu’il fait l’expérience. Pour elle, une présence masculine protectrice est toujours déjà là : sa propre expérience du mal (la solitude de l’incompréhension du mal et du non-respect) ne sera pas entendue, parce que jugée illégitime. Pour l’auteur, comme pour les destinataires de l’époque, être la femme de quelqu’un suffit à combler son existence. »

(Guérir du malheur, Lytta Basset, p. 269)

Cette union contractuelle du mariage résout donc le problème de la solitude, en comblant un vide, mais le sens du texte implique en plus la notion d’être des compagnons unis dans l’effort.

En Genèse 2 : 24, 25, l’homme et la femme deviennent une seule chair ; ils sont tous les deux nus, sans en avoir honte.

C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera (se coller, adhérer) à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

L’homme et la femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient pas honte.

En hébreu, l’expression toute chair ne s’applique pas seulement à l’union charnelle entre conjoints, mais signifie tout le monde (toute personne, tout être vivant), comme dans Genèse 6 : 17 : Et moi, je vais faire venir le déluge d’eaux sur la terre, pour détruire toute chair ayant souffle de vie…

Devenir une seule chair pour le couple signifie donc devenir une seule personne, devenir un dans tous les domaines de la relation, intellectuellement, émotionnellement et physiquement.

La nudité sans honte, c’est la franchise entre conjoints, sans crainte, ni honte.

Quoique toute vérité ne soit pas bonne à dire, la vérité unit, l’amour lie, et l’espoir oriente.

Le mariage irrégulier et l’union libre

Si un homme ou une femme, échoués sur une île déserte, se prêtent serment l’un à l’autre, ils sont mariés, même sans l’accord de l’état. Mais dès que possible, ils vont régulariser immédiatement leur situation en demandant au commandant du navire d’entreprendre la cérémonie du mariage requise par l’état.

Il faut se demander si un accord (verbal ou autre) a été passé entre les deux parties. Une femme, selon Malachie 2 : 14, est une femme par alliance. Ce facteur s’applique également à toutes les unions dites libres.

Parce que l’Eternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, à laquelle tu as été infidèle, bien qu’elle soit ta compagne et la femme de ton alliance.

En Matthieu 19 : 1-12, Jésus parle du mariage comme une alliance dans laquelle l’homme et la femme se donnent l’un à l’autre.

L’engagement du mariage en Romains 7 : 2, 3 : une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu’il est vivant, fait écho à la liturgie classique du mariage : jusqu’à ce que la mort vous sépare.

La mort nous délie donc des liens conjugaux.

L’engagement de se marier : les fiançailles

Beaucoup de personnes considèrent la période des fiançailles comme la fréquentation officialisée de quelqu’un qu’on a plus ou moins l’intention d’épouser.

Par contre, dans la Bible, les fiançailles constituent un engagement total. (Deutéronome 22 : 23, 24 et Matthieu 1 : 16 à 24).

La place du mariage

Il nous est dit que l’homme doit quitter (physiquement et psychologiquement) son père et sa mère pour s’attacher à sa femme. Dieu n’a pas mis un parent et un enfant dans le jardin d’Eden, mais un homme et une femme.

Par rapport à Dieu, un mari et une femme doivent se mettre mutuellement en premier, avant tous les autres, avant toute activité.

La relation entre parent et enfant s’établit par la naissance (ou adoption) ; la relation entre mari et femme, par des promesses d’alliance. La voix du sang (relation temporaire) est peut-être la plus forte, mais elle ne devrait pas être plus forte que la promesse (union permanente).

Tout ce qui, dans le mariage, entrave le compagnonnage doit être évité, et tout ce qui le nourrit, doit être cultivé.

Le remariage

Le remariage, après veuvage, est un domaine dans lequel il ne saurait y avoir dans l’église, ni obligation, ni interdiction.

Paul évoque l’idée de remariage en 1 Timothée 5 : 14 pour les jeunes veuves

Je veux donc que les jeunes se marient, qu’elles aient des enfants, qu’elles dirigent leur maison, qu’elles donnent à l’adversaire aucune occasion de médire et en 1 Corinthiens 7 : 8 à 9, pour les veuves qui ne supportent pas la solitude.

A ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il leur est bon de rester comme moi. Mais, s’ils manquent de maîtrise d’eux-mêmes, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler.

Qu’advient-il du mariage dans le ciel ?

Le Nouveau Testament donne deux réponses qui circonscrivent le mariage dans la temporalité présente et qui ne lient pas les époux au-delà de la mort.

Premièrement, en Matthieu 22 : 23 à 33, Jésus explique que, au ciel, la conjugalité n’aura plus la portée qu’elle a aujourd’hui et que de nouvelles alliances de ce type ne se contracteront plus.

Deuxièmement, en 1 Corinthiens 7 : 29 à 35, Paul relativise nos attachements conjugaux aux réalités temporelles, dans la perspective de l’imminence de la parousie.

La pérennité du mariage

Elle n’est nullement garantie. Se marier est un acte de foi. Le mariage est la volonté et l’espérance communes des deux époux de surmonter les difficultés de la vie conjugale.