1. La première mention est souvent la plus importante

Lors de la première mention d’un sujet dans la Bible, Dieu communique l’essentiel de la vérité qu’il veut nous transmettre sur ce point. Ainsi à propos de la chute des hommes et de leur perdition, Dieu annonce dès le début son dessein de rédemption pour toute l’humanité. Dès l’Eden il déclare au malin: «Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon», à tel point que ce passage, cette promesse est appelée «proto-évangile», premier évangile. Bien entendu, même si ce plan de salut est ainsi annoncé à Eve, il faudra des siècles pour qu’il soit pleinement connu en Jésus. La révélation divine est comme une graine qui pousse, elle est un mouvement, une marche graduelle. C’est progressivement que Dieu se révèle. Comme un bon pédagogue, Dieu n’a pas dispensé la totalité de son enseignement en une seule fois mais par étapes. Toutefois, la première fois qu’une question importante est mentionnée, l’orientation principale sur le sujet est donnée.

Ainsi lorsque Paul explique à plusieurs reprises que le salut vient de la foi et non des œuvres, il s’appuie sur une toute première référence à ce sujet. Déjà du temps d’Abraham, celui-ci «eut confiance en l’Eternel, qui le lui imputa à justice». Cette vérité centrale du christianisme selon laquelle l’homme est déclaré juste par la foi et non par ses œuvres est déjà affirmée dès les premières fois où il est question de justice.

Prenons un autre exemple, celui des relations entre hommes et femmes. Ce sujet est abordé pour la première fois dans le récit de la création en Genèse 1. La femme reçoit, dans ce tout premier chapitre de la Bible, ses lettres de noblesse: elle y est présentée comme égale de l’homme, tous deux étant créés à l’image de Dieu. De plus, Dieu confie à l’homme et à la femme la responsabilité de dominer et de gérer la terre. Au commencement, l’homme et la femme se trouvent donc en situation de vis-à-vis et d’égalité, différents et complémentaires. C’est ce récit inaugural de la création qui doit conditionner l’interprétation de tous les autres textes. D’ailleurs lorsque Jésus prend une référence pour décrire les relations entre hommes et femmes, il choisit aussi ce qui était «au commencement».